05 août 2013

Fantasia 2013

            C’est devenu une tradition annuelle sur ce blogue, à un point tel qu’il devient difficile d’imaginer une façon neuve d’amorcer le sujet. Passons donc outre cette convention pour aborder tout de suite la 17e édition du célèbre festival montréalais consacré à la célébration du cinéma « de genre ».
            Comme c’est souvent le cas, le temps et l’éloignement ont limité le nombre de séances auxquelles j’ai assisté cette année. Ma présence à Fantasia s’est en effet réduite à fréquenter les salles obscures les 2, 3 et 4 août derniers en compagnie d’Ariane et de Patrick. Ce fut l’occasion de revoir de vieux amis habitués du festival comme Simon Laperrière (notamment responsable du volet « Camera Lucida »), Martin Sauvageau, l’un des organisateurs de la première heure (1996 !), Jonathan Reynolds et sa compagne, Julie.
            Cette année encore, le festival offrait une programmation riche et des projections qui se démarquaient par leur atmosphère festive. L’amour de ce cinéma était tangible, tant l’enthousiasme régnait. Année après année, le festival ne perd rien de sa pertinence.
            Arrivée : vendredi en fin d’après-midi, après une semaine de travail bien remplie (Ariane est en ce moment très prise par diverses tâches relatives à son doctorat et par ses projets littéraires ; de mon côté, j’achève un projet destiné à l’éditeur
Rivière Blanche. Quelques parutions (nouvelles) sont en outre prévues pour l’automne. Si cela vous intéresse, les informations à ce sujet seront dévoilées sur ce blogue lorsque le temps sera venu).
            Après m’être procuré le dernier numéro de Fangoria (dossier consacré à Jess Franco, rien de moins), je me suis dirigé vers le cinéma Imperial afin d’assister à la première de Curse of Chucky. L’idée de tenir l’événement un vendredi soir était judicieuse, puisqu’il s’agit d’une bande festive et légère. Soyons honnêtes : il faut ajuster ses attentes pour apprécier le sixième volet d’une série populaire d’horreur humoristique mettant en scène une poupée meurtrière. Si le concept a jadis donné lieu à un premier volet honnête et à un quatrième épisode réussi (entre autres à cause du talent du réalisateur chinois Ronny Yu), il n’était pas simple de le renouveler dans le contexte actuel et d’en proposer une variation pertinente 25 ans après Child’s Play.
            En tenant compte de ces éléments, le visionnement s’est avéré sympathique. Aux ambitions modestes du film correspondra sa diffusion, puisque le film sortira directement en vidéo (avec, peut-être, une sortie technique, brève et limitée à quelques salles, ce qu’on appelait jadis dans la presse une sortie « à la sauvette »). Les fans de la série relèveront plusieurs références aux opus précédents. Le scénariste et réalisateur Don Mancini a opté pour une approche traditionnelle (contrairement à l’optique « méta » propre à plusieurs suites sorties dernièrement). Ainsi, la poupée possédée par l’esprit de l’assassin Charles Lee Ray sévit dans une grande demeure à l’ancienne. Si le scénario se permet plusieurs facilités (Chucky ayant souvent l’occasion de s’en prendre à ses victimes sans profiter du contexte, évidemment pour ménager des effets dramatiques), le résultat final est divertissant pour autant qu’on ajuste ses attentes. À noter : dans les entrevues qu’il a accordées à la presse, Don Mancini a souvent affirmé que Curse of Chucky voulait revenir à un ton plus dramatique et sérieux, voire effrayant. Si les passages humoristiques sont plus restreints que dans les deux derniers épisodes, ils n’en sont pas moins nombreux, et le film gagne assurément à être envisagé (et vu) comme une comédie. L’atmosphère effervescente de la salle a joué un rôle dans ce visionnement quasi interactif. En bref, un petit film sympathique surtout destiné aux amateurs.
 
            Je me suis ensuite rendu avec Ariane à la salle J. A. de Sève pour la première mondiale de Plus one, du réalisateur grec Dennis Iliadis, à qui l’on doit le remake (inutile, mais esthétiquement et techniquement soigné) de Last House on the Left. Plus One, assez différent, a été écrit, produit et réalisé par Iliadis. Il est ardu d’en dévoiler l’intrigue sans trop en dire. Contentons-nous de signaler qu’il s’agit d’un film de science-fiction dont l’intrigue se déroule pendant une gigantesque soirée festive. Le résultat ne m’a guère laissé une impression impérissable. La réalisation est plutôt fonctionnelle, et les protagonistes adolescents s’apparent à ceux, mille fois vus, des productions actuelles destinées à ce public (c’est donc dire qu’il sera question de Facebook, de téléphones cellulaires et de tout le reste, facile à deviner). Si on doit mentionner une certaine volonté du réalisateur de sortir des sentiers battus, il n’en demeure pas moins que l’élément spéculatif du film est très classique et constitue même l’un des clichés de la littérature fantastique du XIXe siècle. Par ailleurs, une idéologie pour le moins discutable se dégage de l’ensemble du film.
            Samedi, 3 août : 5-25-77 de Patrick Read Johnson. Peut-être aurais-je dû me renseigner davantage ! Parfois, il m’arrive de ne pas souhaiter obtenir beaucoup d’informations avant de découvrir une œuvre afin de me réserver quelques surprises. Ce que je savais, c’était que le scénario relatait la vie d’un jeune réalisateur obsédé par le cinéma de genre à la fin des années 70 (d’où le titre).
      Une recherche subséquente révèle que le réalisateur a commis (c’est le cas de le dire) le « chef-d’œuvre » Les Aventures de bébé, alias Baby’s Day Out, l’une de ces insipides comédies américaines que s’arrachaient les clients du club vidéo familial où je travaillais jadis, à ma plus grande perplexité. Payer pour s’infliger ça, vraiment ? Le reste de la filmographie de Johnson est assez chiche, et ce film, réalisé en 2007, demeure inachevé à l’heure actuelle. Lors de la présentation qui a précédé la projection, Johnson disait que son long-métrage « traînait dans une boîte » et qu’il avait voulu l’en sortir afin de le présenter à Fantasia, malgré ses nombreux défauts. Une telle présentation indiquait en quelque sorte à quoi s’attendre.        
         Le film est à ce point autobiographique que le jeune protagoniste porte le même nom que le réalisateur, adolescent passionné par les blockbusters américains que furent Star Wars, Jaws et Planet of the Apes. Une mention écrite au début de 5-25-77 précise d’ailleurs à quel point la part de fiction est réduite.
Faisons simple : il s’agit essentiellement d’un cinéma de « consommateur » plus que de « créateur ». En effet, le jeune apprenti se borne à commencer (sans les terminer) des suites aux films qui l’ont impressionné, sans innover ou sans essayer de leur donner une touche personnelle. Devenu adulte, Johnson a réalisé un long-métrage dont les défauts s’apparentent à ceux qu’il tournait trente ans auparavant. Les fans de Star Wars aimeront peut-être ce projet pour ses innombrables références au classique de George Lucas. Je dois avouer être peu intéressé par les blockbusters hollywoodiens qui, habituellement, suscitent en moi un grand ennui. De voir le jeune héros se pâmer devant Star Wars, les yeux larmoyants, sera donc apprécié ou non selon les sensibilités de chacun. On se contentera de dire que le premier film du jeune Johnson sortira 23 ans après les événements narrés dans 5-25-77 et qu’il s’agira de la comédie « ringarde » Spaced Invaders. Il faut croire que les modèles qu’étaient Lucas ou Spielberg n’ont guère produit un épigone aussi ambitieux que ses inspirateurs…  
          À 21 h 15 commençait le meilleur film vu cette année à Fantasia, You’re Next de Adam Wingard, présenté par le comédien/réalisateur Joe Swanberg. Le scénario prend pour point de départ une invasion de domicile, mais le résultat final dépasse et transcende le concept pour le hausser à un niveau supérieur. Encore une fois, je ne dévoilerai pas les surprises qui émaillent le déroulement du récit, mais les connaisseurs (et les autres !) devraient les apprécier. You’re Next s’inscrit résolument au sein du cinéma horrifique, avec ce que cela implique de débordements visuels, de scènes-choc et de moments de tension. J’ai cru repérer l’influence du cinéma d’épouvante italien des années 70 et 80 en raison de la musique électronique utilisée dans la seconde moitié du film, mais également grâce à la construction scénaristique, à un climat quasi onirique par moments et à certains partis pris esthétiques.
           Le film a été accueilli par un public (parfois trop) enthousiaste qui, comme c’est souvent le cas à Fantasia, m’a à la fois réjoui et rendu perplexe. Réjoui par son énergie, mais rendu perplexe par ses rires aussi nombreux qu’inappropriés lors de scènes dramatiques. J’y vois un manque d’empathie qui me laisse songeur, ce qu’avait d’ailleurs naguère relevé le journaliste Harvey Fenton dans un numéro de son périodique Flesh and Blood. Public blasé ? Protection puérile contre un sentiment de malaise ? Inconscience ? Désir de prouver sa virilité ? On pourrait rétorquer qu’après tout, « ce n’est qu’un film », mais je me demande alors pourquoi ne pas choisir d’aller voir une comédie si notre but est de rire aux éclats.
            Quoi qu’il en soit, je suis curieux de découvrir les prochains projets de ce cinéaste.
            Dimanche, enfin, je me suis rendu à la projection de Tales from the Dark Part 1, film à sketches made in Hong Kong. Avec un tel titre, on pouvait s’attendre à une œuvre sombre ou effrayante, alors que l’humour est constamment présent. Le spectateur y retrouvera des fantômes similaires à ceux que le cinéma japonais de la dernière décennie a popularisés. J’imagine que le résultat, soigné et classique, trouvera son public. Pour ma part, ce genre de productions en série, quelque peu répétitives malgré de bons moments, m’a éloigné du genre.
            Je terminerai en signalant que le festival se termine le 7 août prochain et qu’il mérite assurément d’être découvert… en attendant l’édition 2014.           

03 juin 2013

En librairie !

Les textes mentionnés dans un précédent billet sont tous disponibles en librairie. Le recueil de nouvelles Dimension préhistoire peut être commandé sur le site de l'éditeur Rivière Blanche. Les lecteurs québécois devraient toutefois vérifier préalablement avec l'éditeur s'il expédie au Canada.

Et enfin, si vous aimez les romans fantastiques originaux et ciselés, comment ne pas vous suggérer :

09 avril 2013

Adieu, Jess Franco

Depuis le décès de Jess Franco, de nombreux hommages ont été rendus au cinéaste espagnol un peu partout sur le web et dans la presse. Que peut-on ajouter ?

Puisque Franco adorait la musique, j'ai pensé arranger et enregistrer au piano les thèmes de deux de ses films. Les voici, en guise d'ultime remerciement (document mis en ligne par BB Jane. Merci !).



29 mars 2013

Jean Rollin, par-delà le temps

J'ai déjà parlé à quelques reprises du cinéaste et écrivain Jean Rollin sur ce blogue. La découverte de son cinéma, alors que j'étais âgé de seize ou dix-sept ans, a certainement été un moment mémorable. Le climat onirique de ses films, la littérarité de leurs dialogues, l'étrangeté revendiquée de leur scénario et leur identité fortement européenne constituaient autant de surprises après la découverte des classiques américains du fantastique signés Carpenter, Romero et autres. Lorsque les éditions Fleuve Noir firent paraître dans leur collection "Angoisses" le roman Les Deux orphelines vampires de Rollin, je me le suis aussitôt procuré, et j'en garde un vif souvenir, imprégné d'un parfum printanier. Par la suite, j'écrivis à Rollin pour lui transmettre mes compliments. J'eus l'occasion, au fil des années, d'échanger quelques lettres avec lui et de préparer un dossier consacré à son oeuvre, dossier qui parut dans le défunt périodique imagine... (numéro 78). Une dizaine d'années plus tard, l'homme venait présenter à Montréal son dernier film, La Nuit des horloges. En proie à des ennuis de santé depuis un bon moment déjà, il se montra malgré tout à la fois humble, généreux (donnant autour de lui livres et DVD) et anxieux de découvrir la réception critique de son film. Mon ami Patrick Lambert et moi avons eu l'idée d'interviewer Jean Rollin et de lui poser diverses questions sur des sujets qui avaient été moins souvent abordés par les journalistes, entre autres à propos de ses relations avec les derniers surréalistes français et de son amour du roman noir. Filmée par Patrick, la discussion resta inédite pendant plusieurs années, puis, lorsque nous apprîmes, Patrick et moi, que la firme Kino Lorber avait pour projet d'éditer les films de Rollin sur Blu-Ray, nous avons songé qu'il serait dommage de ne pas diffuser ce document qui permet de dialoguer avec Jean Rollin par-delà la barrière du temps, le cinéaste nous ayant hélas quittés en décembre 2010. Ce sera chose faite dès avril avec la parution du Blu-Ray des Raisins de la mort, film fantastique écologique qui demeure l'un des "Rollin" les plus accessibles. Il peut constituer une bonne porte d'entrée dans son univers. Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'entrevue, d'une durée de 49 minutes, saura plaire aux cinéphiles...

15 mars 2013

Dégel littéraire

Je profite du printemps qui s'annonce pour donner signe de vie. Comme vous le savez sans doute, ce blogue a dû être délaissé au cours des derniers mois. Ce n'était pas par désintérêt, mais par manque de temps. Cela étant dit, quelques lecteurs de ce blogue ont communiqué avec moi pour obtenir des nouvelles à propos des parutions à venir. J'attendais que les contrats d'édition soient signés avant d'officialiser le tout. C'est maintenant chose faite, et voici la liste des futures publications.
Depuis longtemps déja, j'aime les fanzines européens consacrés au cinéma. On trouve dans ces périodiques une passion communicative que des plumes incisives et originales mettent au service de films souvent aussi obscurs qu'étonnants. Plusieurs d'entre eux sont hélas disparus, comme le mythique Cine Zine Zone auquel j'eus jadis la chance de participer avant le décès de son responsable, Pierre Charles. Avec la démocratisation d'Internet, la période faste de ces publications a semblé révolue pendant plusieurs années, mais cette presse spécialisée connaît un regain de vitalité depuis un moment.

Médusa est l'un des valeureux survivants de la grande époque du fanzinat français. Toujours sous la direction de son fondateur, Didier Lefèvre, le numéro 24 est paru voilà quelques mois. Au sommaire de ce numéro fort intéressant, on retrouve entre autres des entretiens inédits (dont une rencontre avec le pittoresque Giovanni Lombardo Radice, vu dans plusieurs classiques du cinéma bis comme Frayeurs de Lucio Fulci. L'homme a également travaillé avec Umberto Lenzi, Antonio Margheriti, Joe d'Amato et Michele Soavi), un article sur la période pendant laquelle Tobe Hooper (Texas Chainsaw Massacre) travailla pour la firme Cannon, un dossier sur les documentaires-chocs surnommés "Mondo Movies", un survol des dernières productions de la mythique Hammer Films, ressuscitée depuis quelques années, quatre pages sur Frank Henenlotter (Basket Case) et beaucoup de textes au sujet de films qui appartiennent à la grande famille du cinéma de genre : série B américaine, fantastique espagnol, westerns italiens, etc. Le ton y est à la fois érudit et décontracté, passionné mais avec une touche d'humour. On trouvera des comptes rendus de films aux titres étonnants comme Confessions of a Psycho Cat ou Bikini Frankenstein (!), mais aussi un portrait de la comédienne culte Meiko Kaji et bien d'autres choses encore. J'y signe quelques textes, notamment sur Roger Watkins et Radley Metzger. Bonne nouvelle pour les lecteurs québécois : Médusa est disponible depuis peu à la Boîte Noire, club vidéo montréalais bien connu.

À paraître ce printemps :

- "Le chemin délesté" (nouvelle) dans Solaris 186 (avril 2013). Cette nouvelle qui porte sur le deuil et sa symbolique m'a demandé beaucoup de travail, car je souhaitais aborder le sujet de façon sensible. Ce numéro de Solaris sera consacré au fantastique urbain.
 
- "La planète des horreurs" dans le prochain numéro de la revue XYZ (mai 2013). Si vous trouvez le titre de cette nouvelle quelque peu feuilletonesque, vous n'avez pas tort. Elle fait partie d'un projet piloté par Jean-Pierre April : "Le retour du bon vieux futur". Il regroupe des pastiches et des parodies des romans d'aventures populaires des années 1950 et 1960. Au sommaire de ce numéro de XYZ, on pourra lire, outre mon texte, des parodies et des pastiches signés Jean-Pierre April, Geneviève Blouin, Michel Châteauneuf et Ariane Gélinas.

- Mon roman Le Mausolée des matins blêmes paraîtra en mai aux éditions Andara. Ce thriller m'a demandé plusieurs années de travail et de réflexion, malgré sa concision. Une brève présentation : Chansonnier au chômage, Alain Dupont consulte en vain les offres d’emploi dans les journaux. Il est persuadé que son destin ne peut s’aggraver. Et s’il avait tort ? Si un soir, en rentrant chez lui, il faisait une découverte particulièrement désagréable ? Serait-il tenté d’oublier son sort en buvant quelques verres de trop ? Il suffit parfois d’un enchaînement de circonstances en apparence fortuites pour que la malchance s’en mêle. De là à se réfugier dans une bâtisse délabrée pour échapper à un danger soudain, il n’y a qu’un pas. Mais qu’arrive-t-il quand cet abri dissimule une menace aussi grande qu’imprévisible ?


- En juin 2013 paraîtra chez Rivière Blanche l'anthologie Dimension préhistoire, sous la direction de Meddy Ligner. Le titre indique bien la thématique qui servira de fil conducteur aux nouvelles réunies dans ce recueil. C'était un défi très intéressant à relever, et j'ai tenu à proposer un texte d'une certaine ampleur (le titre : "Pour que s'anime le ciel factice"). J'apprécie particulièrement les publications de Rivière Blanche, c'est donc avec enthousiasme que j'ai accepté de participer au projet. Au sommaire, on retrouve une nouvelle de ma précieuse compagne, Ariane Gélinas, mais également des textes de Jean-Louis Trudel, Orson Scott Card, Pierre Gévart et bien d'autres encore.

En bref, un dégel littéraire des plus emballants, avec d'autres projets à venir que je dévoilerai ici lorsqu'ils se seront concrétisés.

Je termine ce billet en vous souhaitant un agréable printemps 2013.



11 août 2012

La peur comme thérapie

Extrait d'un entretien accordé au journaliste Alexandre Poncet 
par le réalisateur, acteur et maquilleur Tom Savini :

"Le cinéma d'horreur [...] est bon pour la santé. Tous les endocrinologues vous le diront : les décharges d'adrénaline que libèrent les films d'horreur ou les tours de montagnes russes s'accompagnent de réactions chimiques qui combattent le cancer. Regarder un film d'horreur coûte donc beaucoup moins cher qu'un traitement médical de pointe".

06 août 2012

Fantasia 2012

 
Année après année, le festival Fantasia continue à se démarquer en présentant des films audacieux lors de projections souvent festives. Des invités de marque sont présents et offrent au public l’occasion de se constituer une réserve de souvenirs précieux et uniques. Cette année encore, l’événement s’est distingué par son atmosphère, sa programmation et ses séances animées. Le programme officiel du festival lui-même annonçait la couleur avec éloquence : il compte presque 400 pages ! On peut le parcourir comme un livre consacré au cinéma de genre ou comme l’un de ces fanzines qui, à l’instar de Médusa, réunit dans un joyeux chaos films d’arts martiaux, épouvante, fantastique, science-fiction et bien d’autres encore.
Les habitués de ce blogue le savent : mon emploi du temps et ma localisation géographique (Trois-Rivières) ne me permettent pas toujours de fréquenter le festival aussi assidûment que je le souhaiterais, mais j’y vais néanmoins chaque année. Le week-end dernier fut donc l’occasion de ce ressourcement annuel, avant que ne déferle (et ne nous emporte) la grande vague de l’automne. 
 
J’aurais aimé pouvoir assister à certaines projections, notamment celles organisées par la Cinémathèque québécoise. On pouvait y voir en vrac Les Centurions de l’an 2001, film futuriste de Lucio Fulci vu jadis en VHS dont je n’avais pas compris la fin. Peut-être aurais-je décrypté ce qu’elle signifiait cette fois. Toujours est-il qu’on y reconnaissait notre cher Fulci, teigneux, imprévisible, parfois hésitant, mais certainement capable de laisser sa patte sur n’importe quel petit film de série. Côté « psychotronique », on y diffusait aussi Le choc des étoiles de Luigi Cozzi, nanar atomisé et cosmique dont l’héroïne se nomme Stella Star, rien de moins ; n’oublions pas Les guerriers du Bronx, l’un des plus divertissants films du genre « post-apocalyptique » dans lequel, à la façon d’un jeu vidéo avant la lettre, un groupe  de rebelles doit traverser une succession de territoires souterrains en affrontant leurs habitants (je vous laisse le soin de découvrir de qui il s’agit) ; que dire, aussi, du Dr Jekyll et les femmes de Walerian Borowczyk, cinéaste respecté, mais dont les prétentions et l’aspect bourgeois m’ont toujours rebuté ? On y voit, en tout cas, deux figures cultes qui, à elles seules, justifient de découvrir cette œuvre : Howard Vernon et Udo Kier.

Vendredi

Nous sommes arrivés à Montréal vendredi après-midi, Ariane et moi. Après quelques heures passées dans les bouquinistes (maigre récolte, pour ma part : un livre de la série de romans post-apocalyptiques Le Survivant, à recommander aux amateurs de kitscheries littéraires musclées), nous avons rejoint l’ami Patrick pour un souper convivial.
Ce fut ensuite le moment de gagner le Theatre Hall et d’assister à notre premier film : Lobos de Arga (que le distributeur international a bêtement renommé Game of Werewolves, un choix d’ailleurs décrié par le réalisateur, Juan Martinez Moreno, lors de la période de questions/réponses qui a suivi la projection du film – ledit distributeur affirme que ce titre est plus commercial ; a-t-il un certain Game of Thrones en tête?).
Étant amateur du cinéma ibérique pour son aspect débridé (au point de vue idéologique, mais également par rapport aux libertés scénaristiques et visuelles souvent présentes dans ce cinéma), j’étais curieux de découvrir cette comédie qui a pour thème la lycanthropie.
Le résultat est agréable, mais assez léger. Le scénario suit les déboires d’un écrivain plus ou moins raté de retour dans le village de son enfance et en proie à une malédiction. Les ingrédients classiques du genre sont présents : bourg intemporel, villageois superstitieux, décors ruraux à l’ancienne, avec ruines et souterrains…  Malgré un budget modeste, Moreno (qui a mis quatre ans à « monter » ce film) parvient à un résultat sympathique. À l’actif de son film, on notera une photographie esthétique que les lieux de tournage contribuent à mettre en valeur (et vice-versa !), des maquillages de loups-garous à l’ancienne (Moreno refuse les effets par ordinateur), quelques ingénieuses trouvailles humoristiques, des personnages amusants (notamment un chien présent dans presque toutes les scènes) et des variations plaisantes sur les éléments propres au genre. Un petit film soigné et appréciable.
À 22 H 00, ce fut ensuite New Kids Turbo (une production des Pays-Bas), également une comédie. Si vous connaissez la série canadienne Trailer Park Boys, vous avez une petite idée des personnages qui peuplent ce film, lui-même tiré d’une série culte en son pays. Les anti-héros en titre sont cinq chômeurs qui ne veulent désormais plus rien payer. Les conséquences de cette décision dépasseront toutes leurs espérances…  Le moteur de l’humour, cette fois, ce sont les personnages, de même que l’énormité des situations racontées. Les réalisateurs-scénaristes (Steffen Haars et Flip Van der Kuil) s’ingénient aussi à enfreindre un maximum de tabous. Rien ne sera donc épargné – dans l’optique, bien sûr, d’une comédie qui refuse le politiquement correct et vise à amuser par son attitude irrévérencieuse et excessive à l’égard de… tout !  Pour apprécier New Kids Turbo, il faut le prendre pour ce qu’il est (une comédie outrancière), mais, de temps en temps, un tel bain d’humour incendiaire aide à s’évader et peut s’avérer… défoulant !

Samedi

Après une nuit de sommeil agitée (canicule oblige) et un souper du samedi en compagnie des amis Carmélie et David, nous retrouvons Patrick pour la projection de Grabbers, production anglo-irlandaise dont l’action se déroule dans un petit village de pêcheurs irlandais pittoresque. L’endroit, entre autres peuplé par quelques ivrognes hauts en couleurs, subit l’attaque de créatures extraterrestres qui se nourrissent de sang humain. Ces êtres ont une faiblesse : ils ne peuvent tolérer l’alcool, toxique pour eux. Est-il besoin d’en dire plus ? Encore une fois, la légèreté fut au rendez-vous. À l’actif du film, on signalera ses décors dépaysants (que le grand écran permettait de contempler pour un effet maximal), ses personnages pittoresques et colorés et son idée de base. Malgré cela, ce long-métrage n’est pas à l’abri de passages à vide, entre autres à cause de certaines scènes un peu trop longues, d’évidences auxquelles trop de temps est consacré et d’une inspiration humoristique inégale (certains clichés de la comédie traditionnelle ne sont pas évités). Un film correct et agréable, en somme.
 
Notre visite à Fantasia s’est terminée par la découverte de Excision, film américain de Richard Bates Jr. Il s’agit du prolongement d’un court-métrage que le cinéaste avait présenté à Fantasia voilà quelques années. Excision en reprend les grandes lignes scénaristiques, tout en modifiant certains éléments. Ce qui m’a le plus surpris du film, c’est son interprétation : Traci Lords, Malcolm McDowell, John Waters, Ray Wise… La palme va sans doute à Traci Lords, efficace dans le rôle d’une mère autoritaire. Excision suit le parcours d’une adolescente tourmentée, Pauline, en proie à des fantasmes qui entremêlent sexualité, violence, confusion identitaire et transgression. Portrait d’une famille dysfonctionnelle, ce thriller se veut provocant. Le film n’est pas sans failles. Une réalisation fonctionnelle (champ/contre-champ se succèdent) en dessert l’aspect cinématographique au profit d’une esthétique parfois trop télévisuelle ; le ton du film est également hésitant : s’agit-il d’une comédie ? d’un drame ? des deux à la fois ? ; quelques incohérences sont enfin à souligner en ce qui a trait au caractère de Pauline. Cela étant dit, le film a l’avantage de ne pas être ennuyeux et de susciter certains questionnements chez le spectateur.
 
Au final, vous aurez compris que ma visite à Fantasia, cette année, ne m’a pas réellement permis d’avoir un coup de cœur pour l’un de ces quatre films. Comme d’habitude, j’ai cependant apprécié l’ambiance, l’état d’esprit et les conditions de visionnement (passons charitablement sur les sièges du Theatre Hall dont la dégradation se poursuit d’année en année de manière chaque fois plus… éprouvante – l’horreur s’y réfugie parfois de façon plus intense que sur l’écran !).  En outre, l’occasion d’entendre parler réalisateurs, acteurs et artisans du milieu cinématographique vaut la peine d’être saisie. Il reste encore quelques jours au festival ; si vous êtes dans les environs de Montréal, profitez-en pour aller y faire un tour, vous ne le regretterez pas.

Merci à l’équipe de Fantasia, notamment à Simon Laperrière, Patrick Lambert, Nicolas Archambault et Kevin Laforest.

01 août 2012

Trois petits cochons s'en allaient en banlieue


            Les Verrats, ce sont trois amis, David, Marco et Samuel, petits délinquants dont les errances et les méfaits se trouvent au cœur du dernier roman d’Edouard H. Bond, auteur de Prison de poupées et de Maudits (Coups de tête).
Saluons d’emblée l’initiative de VLB d’éditer le dernier roman d’Edouard H. Bond. Il fallait de l’audace pour publier ce livre au contenu cinglant – audace méritoire : l’auteur a l’une des voix les plus personnelles de la littérature québécoise contemporaine. Il possède un style, des thèmes, une esthétique et un univers immédiatement reconnaissables. Le rapport de Bond à la langue québécoise, par exemple, constitue l’une de ses particularités (il utilise le « joual » de façon créative), de même que son intérêt pour la notion de transgression au sens large, que l’on retrouve dans ses autres livres.
            À la différence de ses deux romans parus chez Coups de tête, Bond opte ici pour une approche plus sociologique et néoréaliste, en évitant les écueils du didactisme et de la prise de position morale (le 4e de couverture peut donner cette impression, mais il n’en est rien à la lecture du livre).
            Le lecteur pourra parfois songer à Virginie Despentes (première période) pour les protagonistes, leur langue vernaculaire, leur mode de vie anarchique et leur rapport à la criminalité. Cependant, les romans de Bond sont plus éclatés que ceux des Despentes ; ils se permettent des apartés et des dérapages contrôlés qui évitent une narration trop linéaire. Fait intéressant à signaler, ils s’inscrivent aussi dans la continuité de certains genres peu fréquentés par les auteurs québécois : les récits de prison pour son premier titre (une « bande-annonce » du roman circulait d’ailleurs voilà quelques années, utilisant la musique et quelques images du film de Jess Franco 99 Women), le « slasher » pour son deuxième opus et, dans ce cas-ci, les récits de délinquants juvéniles dont le cinéma américain de série B a fait grand cas, notamment au courant des années 50. 
            Le résultat est une littérature punk et incisive, fortement ancrée dans le Québec contemporain. Par ses scènes d’excès et son refus des compromis, le livre n’est pas destiné à un public de lecteurs timorés. Même en étant prévenus, il faut s’attendre à être secoués, mais cela me semble être salutaire : la littérature devrait être un concentré de vie et d’intensité, et non le contraire – encore plus à une époque où elle subit la concurrence des médias audiovisuels.
            Au chapitre des qualités du roman, soulignons ses protagonistes, tantôt mal dégrossis, tantôt tendres, simultanément cyniques et naïfs, blasés et en quête d’un absolu inaccessible. La fin du roman laisse une impression à la fois triste (le narrateur est lui-même victime du caractère « jetable après usage » des relations interpersonnelles – « Le party était fini », écrit-il en fin de course, phrase interprétable à deux niveaux), désabusée (la « sale gueule » du narrateur semble symboliser le résultat de l’ensemble du roman), mais non dépourvue d’humour (la toute dernière réplique du roman), d’une volonté de lucidité (les deux dernières pages) et de complicité amicale. Cette alliance de contradictions fait en sorte que l’ouvrage évite les raccourcis faciles et les évidences. La relation du narrateur avec le personnage de Gabriel (le frère de l’un de ses amis, qu’il admire) en fournit une illustration, ce qui nous vaut plusieurs scènes dont l’ambiguïté n’est pas le moindre des atouts. À d’autres moments, Bond se permet des excursions plus ou moins brèves à l’extérieur de son récit principal, excursions qui nous valent d’intéressantes surprises et qui témoignent d’une volonté de pratiquer une littérature libre – ainsi, l’allusion à La Cannibale de Repentigny que saisiront les habitués de l’auteur.
            Enfin, et ce n’est pas la moindre des qualités, le livre se lit d’une traite, comme c’est le cas des autres romans de Bond. Les lecteurs qui cherchent une littérature intense seront donc avisés de se procurer ce roman en attendant les prochains opus de Bond.
           

15 juillet 2012

Quelques nouvelles


Comme les lecteurs de ce blogue l’ont constaté, la dernière entrée remonte à décembre 2011. Les raisons de cette absence sont multiples, la première d’entre elles étant mon emploi de professeur au collégial. Ce métier mobilise souvent toutes mes ressources et mon énergie. J’ai aussi questionné à quelques reprises la pertinence de ce blogue. Même si ce n’est pas évident, chacun des billets de ce blogue me demande beaucoup de travail et de réflexion – politesse minimale, me semble-t-il, à rendre aux personnes qui s’arrêtent ici pour me lire. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier les gens qui ont pris le temps de laisser un ou plusieurs commentaire(s) de temps à autre. Cela constitue toujours un bel encouragement et une motivation à maintenir ce blogue en vie.

Pour l’instant, il m’est difficile de m’engager à poursuivre ce blogue de façon mensuelle, comme ce fut le cas au cours des années précédentes. Je m’efforcerai toutefois de continuer à informer les personnes intéressées à propos de mes prochaines parutions. Notez que la section "Parutions", en haut, à droite, est à jour et vous permet de connaître mes publications récentes.

Sans entrer dans les détails, je me contenterai de dire que les publications sont plutôt au point mort en ce moment ; ce n’est pas forcément un choix de ma part et cela ne signifie pas que j’ai cessé d’écrire ; en bref, l’état du milieu de l’édition de même que ma volonté de rester authentique dans ma démarche ne sont pas sans conséquences…

Cela dit, deux parutions sont à venir. D’abord, une brève nouvelle intitulée "Quand revivra le théâtre inerte", dans le numéro d’automne 2012 de la revue franco-ontarienne Virages, numéro thématique consacré à "l’horreur", rien de moins ! Ensuite, une nouvelle beaucoup plus longue qui se déroule pendant la préhistoire, dont le titre est "Pour que s'anime le ciel factice". Cette nouvelle paraîtra en 2013 dans une anthologie. Plus de détails à venir lorsque le contrat sera signé. Dans les deux cas, mes textes partageront le sommaire avec une nouvelle de ma compagne Ariane, que je remercie ici pour son soutien et ses encouragements constants.

Enfin, si mes parutions se sont faites plus rares, les lectures, elles, se sont succédé à un bon rythme, avec de belles découvertes. Parmi les livres que j’ai particulièrement appréciés cette année :

 

Je devrais être de retour en août avec un billet sur l’édition 2012 du festival Fantasia.

27 décembre 2011

"Pour le bonheur de Maryse" ou le curieux livre d'un "auteur maudit"

Sur ce blogue, j’ai eu l’occasion de parler à quelques reprises d’un auteur étonnant (et méconnu) : Marilyn Valojie (1925-1995), alias Marilyn Baker, Marco, Maïk Vegor et peut-être encore quelques d’autres (Cona Rankin ?). De son vrai nom Jack Coutela, l’ex-dirigeant de la Wicca International Witchcraft est mort dans des circonstances tragiques après avoir mené une existence singulière, laissant derrière lui une œuvre hétéroclite et difficile à circonscrire. S’y côtoient romans fantastiques et d’épouvante, polars, romans historiques, récits sentimentaux, écrits ésotériques, bandes dessinées, etc. Ces livres ont souvent été publiés par des éditeurs éphémères (Monnet, Odepi…) dans des collections tout aussi éphémères (Terrific, Magie/Sorcellerie…). S’il écrivait sans cesse, semble-t-il, Coutela ne connut jamais la fortune grâce à ses écrits. Pourtant, son style est aisément reconnaissable par certaines constantes, notamment une obsession pour les héroïnes dont le nom commence par la lettre M (Maïk, Mic, Marghrete, Marilyn, Maryse, Marie et ainsi de suite). 
 
À la lecture des cinq romans qui forment le cycle consacré au personnage de Maïk, il est permis de regretter que les romans d’angoisse de cet auteur n’aient pas connu un plus grand retentissement. Selon Bernard Joubert (Dictionnaire des livres et journaux interdits), la Commission de surveillance française demanda, sans l’obtenir, la triple interdiction de certains volumes de la série pour les motifs suivants : « recherche constante de l’horreur », « illustrations malsaines » et même (mon favori !) « récits de supplices atroces et compliqués » !
Je me demande ce que sont devenues les archives de cet auteur, archives qui contiennent probablement des manuscrits inédits (le cycle consacré au personnage de Maïk n’a pas été publié dans son intégralité, par exemple).
Les rééditions des œuvres de J. Coutela sont rares, comme on s’en doute. Toutefois, cette année, l’un des romans signés Marilyn Valojie a eu cet honneur, j'ai nommé :
La réédition est parue en mai dernier dans la collection « Le Cercle Poche », qui réunit des romans érotiques d’une grande variété. Cet étonnant récit n’est certes pas destiné au grand public, ne serait-ce que par son sujet : la clystérophilie, autrement dit : l’émoi érotique produit par les lavements !
On reconnaît ici la « patte » de l’auteur, habitué des narrations au « je ». C’est un conteur habile qui sait garder le lecteur en alerte grâce à un style à la fois simple et fluide. Malgré les paraphilies abordées, il parvient – à mon avis – à éviter de sombrer dans le scabreux. Évidemment, c’est une question de point de vue, et je n’ai aucune peine à imaginer les cris scandalisés que pourraient pousser certains lecteurs en découvrant cet ouvrage.
Le roman baigne dans une atmosphère joviale qui fait écho au titre. La narratrice, Maryse, recherche avant tout l’épanouissement en compagnie d’amis qui ne jugent pas ses singularités, et le roman se permet quelques réflexions au sujet du conformisme sans pour autant donner dans le didactisme ou la propagande. Une fois terminé, l’ouvrage laisse une impression d’hédonisme heureux, surtout qu’il emploie par moments un certain humour et qu’il pose un regard affectueux sur les différents personnages qui le peuplent, des personnages bienveillants et attentifs les uns envers les autres…  
Ci-dessous, une revue ésotérique dirigée par Miss Valojie :
À présent, ce qu’il faudrait rééditer, hormis les Maïk Vegor, c’est la longue saga consacrée au personnage de Marilyn (7 tomes), laquelle se concluait par un métissage de fantastique et d’érotisme : Marilyn et les filles. Un huitième volume (Marilyn en croisière) fut annoncé par l’éditeur (Polyéditions), mais ne parut jamais. Poussait-il plus loin l’exploration d’une « littérature sorcière » ?
Bonne année 2012 à tous.


30 octobre 2011

Le fier sabbat des chats-fantômes


Après le douteux Noël félin, voici le fameux "spécial Halloween", avec (bien malgré eux) nos trois fils griffus à l'honneur (promis, c'est le dernier de la série).
Mais surtout, n'oubliez pas que les chats noirs sont des sorcières déguisées !

 Ariane & Frédérick