J'ai déjà parlé à quelques reprises du cinéaste et écrivain Jean Rollin sur ce blogue. La découverte de son cinéma, alors que j'étais âgé de seize ou dix-sept ans, a certainement été un moment mémorable. Le climat onirique de ses films, la littérarité de leurs dialogues, l'étrangeté revendiquée de leur scénario et leur identité fortement européenne constituaient autant de surprises après la découverte des classiques américains du fantastique signés Carpenter, Romero et autres. Lorsque les éditions Fleuve Noir firent paraître dans leur collection "Angoisses" le roman Les Deux orphelines vampires de Rollin, je me le suis aussitôt procuré, et j'en garde un vif souvenir, imprégné d'un parfum printanier. Par la suite, j'écrivis à Rollin pour lui transmettre mes compliments. J'eus l'occasion, au fil des années, d'échanger quelques lettres avec lui et de préparer un dossier consacré à son oeuvre, dossier qui parut dans le défunt périodique imagine... (numéro 78).
Une dizaine d'années plus tard, l'homme venait présenter à Montréal son dernier film, La Nuit des horloges. En proie à des ennuis de santé depuis un bon moment déjà, il se montra malgré tout à la fois humble, généreux (donnant autour de lui livres et DVD) et anxieux de découvrir la réception critique de son film. Mon ami Patrick Lambert et moi avons eu l'idée d'interviewer Jean Rollin et de lui poser diverses questions sur des sujets qui avaient été moins souvent abordés par les journalistes, entre autres à propos de ses relations avec les derniers surréalistes français et de son amour du roman noir. Filmée par Patrick, la discussion resta inédite pendant plusieurs années, puis, lorsque nous apprîmes, Patrick et moi, que la firme Kino Lorber avait pour projet d'éditer les films de Rollin sur Blu-Ray, nous avons songé qu'il serait dommage de ne pas diffuser ce document qui permet de dialoguer avec Jean Rollin par-delà la barrière du temps, le cinéaste nous ayant hélas quittés en décembre 2010.
Ce sera chose faite dès avril avec la parution du Blu-Ray des Raisins de la mort, film fantastique écologique qui demeure l'un des "Rollin" les plus accessibles. Il peut constituer une bonne porte d'entrée dans son univers. Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'entrevue, d'une durée de 49 minutes, saura plaire aux cinéphiles...
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