En cette période de festivités, nous avons pensé vous offrir quelques clichés atypiques de nos enfants griffus en guise de cadeau des Fêtes.
Au plaisir de vous revoir en 2011...
Ariane et Frédérick
23 décembre 2010
03 décembre 2010
Le cinéma fantastique mexicain
En ce mois de décembre, quoi de mieux pour nous réchauffer que le soleil du Mexique ?
Étant de longue date fan du cinéma populaire mexicain, j'ai décidé de vous présenter deux films de cette cinématographie nationale haute en couleurs. Les amateurs de surréalisme et de cinéma-délire y trouveront certainement leur compte.
Quiconque a déjà expérimenté les joies du cinéma populaire mexicain a déjà une idée de Ladron de cadaveres (en français : Le monstre sans visage !), ce film d’épouvante typique du genre. On y retrouve un lutteur masqué, un savant fou, une secrétaire amoureuse, des policiers maladroits, un laboratoire qui accueille des expériences douteuses, du mélo, du catch, un monstre, etc.Le scénario nous présente un savant (fou naturellement), qui souhaite conquérir le monde (comme beaucoup de savants fous, d'ailleurs !). Son plan : s’emparer de lutteurs, les lobotomiser afin de pouvoir les dominer complètement et, avec cette armée, commencer son plan de domination !
Rien de bien sérieux, donc, pour le spectateur, surtout que la bande en question a (bien) vieilli et, avec l’âge, s’est installée une tenace propension à prendre l'ensemble au second degré. Les combats de catch sont curieusement violents, l’humour bon enfant y règne, et le look du monstre est à lui seul tout un programme.
Le noir et blanc glorieux de l’époque éveille parfois des réminiscences gothiques teintées d’expressionnisme, particulièrement quand l’ombre géante du monstre se découpe sur un mur devant lequel s’enfuit une foule terrorisée. Exemple parfait du film « de série B » et psychotronique à regarder entre amis pour rigoler. La brève durée de la chose (68 minutes en VF, probablement coupée par rapport à la version en espagnol qui dure 12 minutes de plus) rend le visionnement encore plus intense, et l’on se retrouve bouche bée devant une fin abrupte et déroutante, malgré son caractère paradoxalement conventionnel.
Étant de longue date fan du cinéma populaire mexicain, j'ai décidé de vous présenter deux films de cette cinématographie nationale haute en couleurs. Les amateurs de surréalisme et de cinéma-délire y trouveront certainement leur compte.
Quiconque a déjà expérimenté les joies du cinéma populaire mexicain a déjà une idée de Ladron de cadaveres (en français : Le monstre sans visage !), ce film d’épouvante typique du genre. On y retrouve un lutteur masqué, un savant fou, une secrétaire amoureuse, des policiers maladroits, un laboratoire qui accueille des expériences douteuses, du mélo, du catch, un monstre, etc.Le scénario nous présente un savant (fou naturellement), qui souhaite conquérir le monde (comme beaucoup de savants fous, d'ailleurs !). Son plan : s’emparer de lutteurs, les lobotomiser afin de pouvoir les dominer complètement et, avec cette armée, commencer son plan de domination !
Rien de bien sérieux, donc, pour le spectateur, surtout que la bande en question a (bien) vieilli et, avec l’âge, s’est installée une tenace propension à prendre l'ensemble au second degré. Les combats de catch sont curieusement violents, l’humour bon enfant y règne, et le look du monstre est à lui seul tout un programme.
Le noir et blanc glorieux de l’époque éveille parfois des réminiscences gothiques teintées d’expressionnisme, particulièrement quand l’ombre géante du monstre se découpe sur un mur devant lequel s’enfuit une foule terrorisée. Exemple parfait du film « de série B » et psychotronique à regarder entre amis pour rigoler. La brève durée de la chose (68 minutes en VF, probablement coupée par rapport à la version en espagnol qui dure 12 minutes de plus) rend le visionnement encore plus intense, et l’on se retrouve bouche bée devant une fin abrupte et déroutante, malgré son caractère paradoxalement conventionnel.
Le doublage français est assez amusant. Par exemple, dans un bureau de police, un policier s’écrie en voyant la photo d’un inconnu : « Lui, c’est un maniaque, ça ne fait aucun doute ». Comme quoi les forces de l’ordre mexicaines sont douées de clairvoyance ! Le réalisateur Fernando Mendez s’est surtout illustré dans ce genre fantastique, avec des films comme The Living Coffin, Los Diablos del terror ou Misterios de ultratumba !Si vous avez envie d'un plat plus relevé, que dire de Night of the Bloody Apes (Le titre original, La horripilante bestia humana se traduirait savoureusement en français par : L'horrible bête humaine) ? Ici aussi, on retrouve les éléments essentiels du film mexicain «commercial», à savoir : lutteurs (lutteuses, dans le cas présent), aspect pulp tout droit sorti d’un feuilleton, mélo, coups de théâtre invraisemblables et une bonne dose d’absurdité et d’humour involontaire.Ce titre fut réalisé par René Cardona, figure emblématique de la série B mexicaine, réalisateur protéiforme dont le fils a continué d’assumer la bizarre succession, à l’instar de Lamberto Bava. Cardona réutilise souvent les mêmes motifs et les mêmes thèmes. Night of the Bloody Apes, par exemple, constitue le re-make mis à jour à la saveur 70s (lire : plus délibérément audacieux dans la représentation de la violence et de l'érotisme) de son Doctor of Doom de 1962 – un meilleur film, à mon avis, d’ailleurs - lui aussi doté d'un titre original assez inoubliable : Las Luchadoras contra el médico asesino (Les lutteuses contre le médecin meurtrier). En cette année 1971, il fallait satisfaire un public devenu de plus en plus blasé, en quête de sensations fortes. Cardona s’efforce de remplir son mandat à l’aide de stock-shots d’une opération chirurgicale peu finement amenés (plan : un homme tient le visage de l’opéré et un autre s’agite vers le cœur ; contre-plan : quatre mains de vrais médecins sont au travail), de crimes commis par le « singe sanglant » du titre, d’effets gore aussi primaires qu’agressants et de femmes qui sortent de la douche (le réalisateur en utilise si souvent que ce motif, a priori conventionnel, finit par étonner).
Du coup, on se trouve face à un curieux hybride : le canevas du cinéma mexicain bon enfant et naïf, auquel se greffent des images destinées à un public averti. Le lien qui unit ces éléments est bien entendu l’humour involontaire qui permet à Night of the Bloody Apes de n’être absolument pas traumatisant. Le scénario suffirait à vous éclairer:
Julio, Le fils du brillant médecin Krauzman est très malade et va mourir. Le père inquiet a une idée : pourquoi ne pas lui greffer le cœur d’un gorille ? Or, il n’a pas prévu un hic : une fois greffé, son fils se transforme en singe dément qui tue tout ce qui bouge, redevenant un humain de temps en temps (à la Jekyll et Hyde ou encore, pour les lycanthrophiles parmi vous, à la façon d’un loup-garou). Parallèlement à cette première histoire se déroule celle d’une lutteuse qui a plongé une adversaire dans le coma sans le vouloir. Rongée par les remords, elle songe à abandonner sa carrière…
Comme film « psychotronique », on ne fait pas mieux, et Night of the Bloody Apes, pour peu qu’on soit disposé à l’accueillir dans des conditions favorables, peut créer une certaine euphorie, grâce au jeu imperturbable des acteurs, au doublage anglais, à l’aspect incroyablement bizarre du mélange (stock-shots + effets gore douteux + scénario pulp + musique mélodramatique + combats de catch, etc.). Les surréalistes auraient apprécié. Peut-être que cela sera votre cas ?
Passez de joyeuses fêtes...
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