06 mars 2010

Étrange, étrange marché aux puces III

Pour célébrer le printemps qui s'annonce, nous vous convions, Ariane et moi, à partager notre dernière exploration au pittoresque Marché aux puces de Shawinigan. Êtes-vous prêts à affronter la quintessence du kitsch, à arpenter avec étonnement ce Temple voué au culte de l'insolite, témoin d'un monde qui s'en va de plus en plus, chaque jour, vers sa disparition résignée ?

Votre guide vous invite donc à la suivre...
Après un parcours routier agrémenté de conversations baroques et musicalisé par les instrumentales exotiques de Les Baxter, nous arrivons enfin à l'endroit désigné. Preuve à l'appui :En entrant, nous découvrons tout de suite un kiosque qui regorge de vinyles atomisés, dont ce Soirée québécoise, un classique des marchés aux puces. J'avais ce disque de musique traditionnelle québécoise quand j'étais jeune, et cette pochette culinaire m'impressionnait plutôt. Il fallait y penser : le titre écrit en ketchup ! Peut-être une idée à suggérer aux éditeurs de livres de recettes...
Romuald Proulx se fait ici poète avec un titre rimé dont il semble assez fier :
Sagement, Julie et ses musiciens (on n'en voit pourtant qu'un sur la pochette... a-t-il plusieurs personnalités ?) nous suggèrent d'honorer le carpe diem :
Nous reviendrons aux vinyles plus tard, car il nous faut explorer plus à fond l'endroit. Voici un autre exemple de l'entassement qui caractérise les lieux. On nous promet ici une recette miracle. À qui faut-il s'adresser ? La méthode pour maigrir consiste-t-elle à délester nos poches de la monnaie qui nous alourdit ?
Quelques bibelots dont ce chien de garde à l'air hagard.
Le deuxième étage du marché est une zone sinistrée particulièrement étonnante. Plusieurs longs couloirs à peu près vides. On se croirait dans le Salon des Refusés qui accueillait l'oeuvre des peintres boudés par l'Académie. On explorera donc cet étage sombre avec la prudence qui s'impose...
C'est sur cet étage que nous trouverons ces spécimens d'un art plein d'audace :
La littérature et le cinéma fantastique sont riches d'une tradition bien connue : l'objet maléfique. Ariane en tient ici un spécimen qui semble l'emplir d'effroi. Il faudra ensuite lui promettre une visite au Coconut Bar afin de l'apaiser.
Tel le cerbère des temps anciens, cette petite peluche agressive veille sur les lieux :
Qu'avons-nous trouvé ? L'une des aventures de Mafioso, "celui à qui on ne la fait pas" !
Si nous n'avions pas décidé d'investir nos deniers dans le culte du Marseillais, nous aurions aussi pu acheter ce T-shirt qui trônait parmi plusieurs vêtements semblables :
Un retour au kiosque des vinyles, encore...
... puisque ces vinyles nous rappellent sans cesse...
...qu'ils veulent notre admiration ou nos applaudissements...
Le clou du kiosque : une photocopie couleur encadrée ! Il fallait y penser !
Un autre exposant, modeste, nous remercie de "notre compréhension" pour accepter d'aller le voir :
Nous quittons enfin les lieux pour une session de photos punkish pendant laquelle Ariane expose tout le glam qui l'habite :
Le temps de filer jusqu'à Trois-Rivières pour une autre visite, au marché aux puces Philips, cette fois-ci, plus modeste, mais néanmoins, lui aussi, assez habité... Ariane avait besoin d'un café pour se remettre...
À l'entrée, une affiche annonce la couleur :
Ce clown moqueur fait lui aussi partie de la grande famille des objets maléfiques. Il s'anime la nuit venue pour chuchoter d'étranges invocations.
Le marché aux puces est un endroit hors-normes. Ici, le vendeur a toujours raison.
On l'avait promis, en voici la preuve :
Ariane, devant son aku-aku Coconut, spécialité de l'endroit. Le serveur n'a pu résister à son regard de feu.
Et le tout se termina ainsi, en attendant bien d'autres aventures...