01 mai 2009

Effroi !

Lors du Salon du livre de Québec, en avril dernier, un aimable lecteur (prénommé Michel) m'a suggéré d'ajouter à ce blogue une section bibliographique afin de faciliter les choses à ceux et à celles qui désireraient en savoir plus au sujet de mes publications. Vous pourrez consulter cette section en cliquant (dans la bande de droite) sur BIBLIOGRAPHIE. Pour l'instant, il s'agit d'un projet en chantier qui évoluera au fil des mois. Je tâcherai de présenter un bref résumé de chaque livre, de même que la page couverture qui lui correspond.

Ce salon du livre fut aussi l'occasion de revoir de vieux amis, notamment le fort sympathique Mario Giguère, alias Blanc citron, webmestre du site web québécois Le Club des monstres, voué au cinéma populaire sous toutes ses formes. Il s'agit d'une immense banque de critiques et de données, sorte de foire pittoresque dans laquelle il est aisé de se perdre des heures durant, au gré d'explorations étonnantes. Mario et moi nous sommes promenés dans le vieux Québec, découvrant quelques curiosités corrosives dans des librairies usagées qui les dissimulaient souvent derrière une rangée de livres plus conventionnels, parfois au bas d'une tablette poussiéreuse, à l'abri des regards. J'ai notamment trouvé quelques-unes de ces bandes dessinées étranges que j'affectionne, récits délirants qui font preuve d'une imagination qu'on chercherait en vain chez des auteurs et des éditeurs plus "respectables"... À la limite de l'expérimental, quand le pop art devient de l'avant-garde... À eux seuls, les titres de ces publications proposent fréquemment des programmes narratifs aussi déstabilisants qu'originaux. On a alors l'impression de découvrir un monde sans limites.Dans Effroi, édité par "Elisa Presse" en 1974, on découvre les méfaits de Kriminal, un bandit qui se plaît à endosser un costume qui lui donne l'apparence d'un squelette. Réminiscences d'Eugène Sue et de ses Mystères de Paris dans lequel une galerie de personnages plus tarés les uns que les autres s'agite de manière plus ou moins convulsive. Un bref échantillon :

- « Le Squelette », justement, un bandit si maigre qu’on le paie pour qu’il s’exhibe

- Ferrand, notaire obsédé sexuel qui se déguise derrière les apparences d’un homme très religieux

- Fleur-de-Marie (Goualeuse) Ex-prostituée devenue vertueuse et timide qui, après s’être convertie, finit par mourir de honte

- La Louve, bonne fille malgré une propension à la violence physique ! Elle rencontre Fleur-de-Marie dans une prison de femmes !

- Le Chourineur, ex-boucher violent, mais bon garçon malgré tout. Solution à son problème : canaliser sa violence en abattant des animaux

- Les Morel, des ouvriers méritants et pauvres. Prêts à toutes les résignations. Leur philosophie : "Il faut comprendre les riches : si nous étions à leur place, nous agirions comme eux". Karl Marx avait apprécié ces propos assez modérément...

- Tortillard, voyou cruel et sournois.

- Le Maître d’école, ancien bagnard dangereux. Pour le calmer, le héros du roman, le prince Rodolphe, décide de le rendre aveugle, théorie dont il suggère l'application réelle afin d'endiguer la criminalité.

Il me faudra revenir un jour sur ce roman-feuilleton démentiel qui défraya la chronique lorsqu'il parut en 1842-1843, au point d'éclipser la mort de Stendhal et de mériter ce mot de Théophile Gautier: "Des malades ont attendu la fin des Mystères de Paris pour mourir". C'est peu dire !