La semaine dernière, nous avons quitté la Maison au fond de l'impasse (Trois-Rivières) en direction du Saguenay-Lac-St-Jean (plutôt prisé par les touristes) et du Nord-du-Québec (beaucoup moins visité, sauf par les esprits des manitous). Le trajet comptait un peu moins de 2 000 kilomètres, répartis sur six autoroutes principales (la 40, la 381, la 169, la 167, la 113 et la 155 - nous avons prudemment évité d'emprunter L'Autoroute du massacre cette année). Aperçu de l'itinéraire :
Après un passage à Québec et à Baie Saint-Paul, où nous étions également allés l'an dernier, les montagnes de Charlevoix n'ayant rien perdu de leur charme ni les cours d'eau de leur éclat, nous empruntons l'autoroute vers le Saguenay. Il y a peu de villages en chemin sur la 381, qui se caractérise par son relief très montagneux, assez vertigineux merci. Après avoir longé le parc national des Grands Jardins, nous faisons une halte à Ferland-et-Boileau, village du Saguenay, entouré de hauts sommets, comme le montre cette image, prise à la halte :
Nous traversons ensuite La Baie et Chicoutimi, puis Jonquière, où nous ne pouvons résister à une balade près de la Rivière-aux-sables. Souvenir :
Puis, direction Desbiens, village réputé pour sa grotte appelée "Le Trou de la fée". Nous espérions y aller pour, peut-être, y découvrir un passage secret conduisant vers un autre monde peuplé d'étranges créatures. Malheureusement, la grotte en question étant fermée pour l'été, nous avons dû refouler nos envies de spéléologie et de cryptozoologie. Mais le site est intéressant, offrant une randonnée dans une coulée, des ponts suspendus, un pont spatiotemporel (voir plus bas) qui permet de voyager dans le futur (sans en dévoiler les secrets, cependant), des ruines hydroélectriques, des chauves-souris en volière...
Mais la journée (pluvieuse) s'achève et nous devons regagner Alma où se trouve notre motel, bien entendu choisi pour son nom plein de promesses :
Bilan : endroit sympathique, quoique bruyant, même pour un vendredi (la faute aux perroquets titulaires). Mais Alma offre des charmes à proximité, comme en témoigne cette image :
Tout comme le "Rétro Dog" de Sainte-Monique-de-Honfleur, où nous n'avons pas pu nous empêcher d'entrer, en cherchant en vain le "rétro" dans la décoration.
Passé Sainte-Monique, près de Péribonka, le Lac St-Jean offre plusieurs paysages campagnards, comme celui-ci :
Sans oublier, à Dolbeau-Misstassini, les vestiges d'un défunt cinéma, dont le nom n'était pas sans nous faire rêver... Quel fut le dernier film à y être projeté ? Le Météore de la nuit ? Meteor Man?
Arrivée ensuite à Sainte-Félicien, où nous avons choisi de faire escale. Plutôt que de visiter le zoo comme tout le monde, nous préférons flâner dans la ville, près de la marina et de la chute à Michel :
Avant de repartir le lendemain direction Nord, avec plus de 200 kilomètres en pleine forêt, dans un isolement singulier (seuls quelques cannibales se sont enfuis à notre approche, laissant derrière eux des ossements d'êtres indistincts, inidentifiables et certes très troublants pour l'observateur averti). Sur la route, peu de voitures et une unique halte, où nous avons capturé cette image :
Remarquez la végétation typiquement nordique... Finalement, arrivée à Chibougamau sous la pluie, dans un centre-ville tranquille :
Outre une promenade au parc Obalski, nous en profiterons, un peu honteusement, pour jouer une partie de... hum... mini-putt nordique ?
Sur la route 113, en direction de l'Abitibi, que nous avons parcourue le lendemain, ne se trouvent presque pas de villes. Seules exceptions : Chapais, avec un peu plus de 2 000 habitants, Waswanipi, une réserve amérindienne, et deux hameaux peuplés (?) d'une vingtaine de personnes, Desmaraisville et Miquelon. Nous faisons d'abord un arrêt à Chapais, au parc commémoratif. D'énormes insectes kamikazes se jetaient sur nous. Tel le crocodile de la mort du film éponyme, "ils croquent tout ce qu'ils trouvent".
Passé Chapais et une centaine de kilomètres quasi déserts, voici Desmaraisville, un des hameaux, avec son aspect un peu désuet.
Mais ce n'est rien en comparaison du second hameau, Miquelon, érigé lors de la construction du chemin de fer vers l'Abitibi. Le pont où circulait jadis le train :
Et que dire du motel en ruine, sur lequel le silence complet planait, légèrement inquiétant ? Le temps d'une halte sépulcrale, les routiers fous y trouvent un asile à la (dé)mesure de leur psyché tortueuse.
Mais trêve de propos gothiques, nous arrivons à Lebel-sur-Quévillon, ville au nord de l'Abitibi. Un aperçu caractéristique :
Avant de repartir pour Chibougamau, et ensuite Roberval, avec sa superbe marina :
Et son motel au charme évident :
Ce qui met un terme à notre périple, en espérant que ce voyage, en différé, vous ait plu !