Je profite de la fin d’année qui approche (déjà) pour mettre ce blogue à jour en faisant le point sur les parutions des mois derniers et en annonçant quelques nouveautés à venir.
Depuis la dernière entrée (juillet), le temps
consacré à la création s’est raréfié considérablement. J’ai donc dû interrompre
un long projet sur lequel je travaillais depuis janvier. L’ampleur et la
complexité du récit en cause ne m’auront pas permis de le terminer avant la rentrée.
Espérons pouvoir finir un jour ce roman éclaté consacré à l’étonnante demeure
que lègue à son neveu un oncle particulièrement fantasque.
Cet automne, deux projets musicaux ont vu le jour. Tout d’abord, l’album Red Games of the Headless Dolls, enregistré par Carfax Asylum. C’est
un projet studio fondé en 1994 avec mon ami Pierre Héroux, guitariste et
technicien de son aussi polyvalent que talentueux. Les influences sont
diverses, allant de la musique de films des années 60-70 au jazz, au hard rock,
au psychédélisme, au gothisme et même à des formes musicales avant-gardistes
(l’une des influences majeures de Pierre est celle du musicien Frank Zappa).
Cet album réunit des morceaux enregistrés entre 1998 et 2014, dont trois pièces
chantées.
C’est le label Fangoria Musick qui en assure la vente et la distribution, via sa plateforme. Il va sans dire que cette association avec le légendaire périodique Fangoria m’a rappelé bien des souvenirs. Je lisais déjà la revue alors que j’étais élève à l’école secondaire. Fondée en 1979, cette publication existe toujours, malgré la crise qui secoue la presse papier.
Ensuite, toujours dans le domaine musical, le
dernier album du trio Jardin Mécanique est paru récemment : La sinistre histoire du Théâtre Tintamarre,
épisode 2. J’ai eu l’occasion de
collaborer de très près avec Jardin Mécanique en 2007, alors que je faisais
partie du groupe. Le nom « Jardin Mécanique » a même été trouvé lors
d’une réunion qui s’est tenue cette année-là dans l’intrigante Maison
au fond de l’impasse. Entre autres souvenirs, je me rappelle en particulier
d’un spectacle donné à l’Halloween…
J’ai dû quitter le groupe au début de 2008, car mon
emploi du temps chargé rendait ma participation au projet problématique, compte
tenu de son ampleur et de l’éloignement géographique. N’empêche :
ce deuxième opus prouve plus que jamais l’étonnante créativité de ce groupe à
nul autre pareil dans le paysage musical du Québec. Les textes sont
particulièrement soignés, la musique est aussi complexe qu’ambitieuse, et
l’album mérite d’être découvert. On m’y entend comme pianiste dans « Les
coiffeurs de cerveaux ».
Au chapitre journalistique, j’ai eu le plaisir de
collaborer de nouveau avec l’ami David Didelot, cette fois dans le cadre de son
fanzine, Vidéotopsie. Rappelons que
David est le coordonnateur de l’ouvrage Gore, dissection d’une collection. Son
dernier zine, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire au moment d’écrire
cette entrée, aborde une foule de sujets consacrés au cinéma populaire
européen. J’y signe trois chroniques : sur Jess Franco, sur un giallo peu
connu et sur ce qu’il est permis de considérer comme le premier polar
québécois : Le Grand Rock,
étonnant film noir rural.
C’est en 2013 que mon ami de longue date Simon
Laperrière, notamment programmateur à Fantasia, m’a approché à propos d’un
projet qui lui tenait à cœur : un livre de référence consacré à l’émission
télévisée Bleu Nuit, qui fit beaucoup
parler d’elle entre 1986 et 2007.
C’était assurément une idée originale de consacrer un ouvrage cette émission culte qui fut diffusée pendant une vingtaine d’années à TQS. Les responsables de l’ouvrage, Éric Falardeau et Simon Laperrière, ont su lui conférer une diversité appréciable qui en rend la lecture stimulante. À cette variété d’approches, de styles et de genres correspond une iconographie parfois ludique, parfois informative, mais toujours juste. Dessins et bandes dessinées côtoient reproductions d’affiches d’époque et photos promotionnelles sans jamais être envahissants. Au contraire, ces atouts visuels dialoguent avec le texte, dont ils assurent la continuité et dont ils prennent parfois même le contre-pied.
À l’actif du projet, on doit signaler la grande diversité des plumes rassemblées dans ce livre qui compte plus 300 pages. Littéraires côtoient notamment philosophes, écrivains, spécialistes du cinéma et chercheurs. De même, les fictions ou récits qui ponctuent l’ouvrage contribuent à le dynamiser et à proposer une expérience de lecture rafraîchissante. Le « phénomène Bleu Nuit » est, quant à lui, abordé sous plusieurs angles : entrevues significatives, critiques de films, témoignages, présentation de figures importantes du genre, réflexions sur l’érotisme, ses incarnations et son rapport au spectateur au fil des époques, etc. S’il est permis de ne pas toujours partager les opinions de certains rédacteurs, la lecture de leurs textes ne laisse pas indifférent et porte à réfléchir.
Fait à signaler, une touche d’humour bien dosée est la bienvenue, notamment dans l’excellent texte d’introduction que signent Laperrière et Falardeau, « Quand vient la nuit ». Ils y évoquent entre autres quelques singularités liées à l’ « expérience Bleu Nuit », comme ces avertissements qui précédaient les films diffusés, parfois lus par « une femme adoptant un ton de maîtresse d’école méprisante » ou la conséquence de ces visionnements : pouvoir revendiquer, dans la cour d’école, sa fierté de ne plus être un « puceau de l’image ». N’oublions pas le zapping intempestif que pouvaient susciter les temps morts de l’émission ! En bref, l’ouvrage est recommandé aux nostalgiques, mais aussi aux cinéphiles en général, puisque, au-delà des qualités que nous avons mentionnées, il aborde des genres qui dépassent le cadre de l’érotisme, comme le thriller, la comédie désolante et qu’il contient un scénario inédit de Jean-François Rivard, réalisateur de Série Noire.
À l’actif du projet, on doit signaler la grande diversité des plumes rassemblées dans ce livre qui compte plus 300 pages. Littéraires côtoient notamment philosophes, écrivains, spécialistes du cinéma et chercheurs. De même, les fictions ou récits qui ponctuent l’ouvrage contribuent à le dynamiser et à proposer une expérience de lecture rafraîchissante. Le « phénomène Bleu Nuit » est, quant à lui, abordé sous plusieurs angles : entrevues significatives, critiques de films, témoignages, présentation de figures importantes du genre, réflexions sur l’érotisme, ses incarnations et son rapport au spectateur au fil des époques, etc. S’il est permis de ne pas toujours partager les opinions de certains rédacteurs, la lecture de leurs textes ne laisse pas indifférent et porte à réfléchir.
Fait à signaler, une touche d’humour bien dosée est la bienvenue, notamment dans l’excellent texte d’introduction que signent Laperrière et Falardeau, « Quand vient la nuit ». Ils y évoquent entre autres quelques singularités liées à l’ « expérience Bleu Nuit », comme ces avertissements qui précédaient les films diffusés, parfois lus par « une femme adoptant un ton de maîtresse d’école méprisante » ou la conséquence de ces visionnements : pouvoir revendiquer, dans la cour d’école, sa fierté de ne plus être un « puceau de l’image ». N’oublions pas le zapping intempestif que pouvaient susciter les temps morts de l’émission ! En bref, l’ouvrage est recommandé aux nostalgiques, mais aussi aux cinéphiles en général, puisque, au-delà des qualités que nous avons mentionnées, il aborde des genres qui dépassent le cadre de l’érotisme, comme le thriller, la comédie désolante et qu’il contient un scénario inédit de Jean-François Rivard, réalisateur de Série Noire.
Ma collaboration à l’ouvrage se présente sous la
forme d’un article consacré au réalisateur italien Lucio Fulci. Surtout connu
pour ses films d’horreur métaphysiques, l’homme s’était aussi distingué dans
divers genres, comme le western à l’italienne et la comédie. Son approche
expérimentale et sa déconstruction du genre « fantastique » m’ont
toujours intrigué, et mon article s’attarde notamment à cette facette de son
travail. Faut-il assagir les poètes
macabres ?
Enfin, c’est avec bonheur que j’ai répondu à
l’invitation de la revue Solaris, qui
célèbre ses 40 ans avec un numéro qui réunit 40 auteurs ! Il s’agissait de
produire une fiction courte à partir d’un sous-genre de l’imaginaire. Le numéro
regroupe beaucoup d’auteurs talentueux dont il serait long de dresser la liste, mais dont on trouvera les détails ici. Coup de cœur spécial pour la
surprenante nouvelle de David Dorais, un texte profondément étrange dont
l’écriture envoûtée distille une vibration occulte rarement vue en littérature.
On en vient à souhaiter que l’auteur produise un roman complet dans ce style,
tant sa lecture provoque une sensation d’immersion férocement originale.
Qu’en est-il des parutions à venir ? Hormis un
numéro à thème prometteur de la revue XYZ
(publication prévue pour l’été prochain), mon roman Quand
s’éteindra la dernière chandelle devrait paraître au début de 2015. Des
informations plus détaillées suivront dès que je pourrai les rendre publiques.
C’est un roman sur lequel j’ai beaucoup travaillé, tant au point de vue
stylistique qu’en ce qui a trait à l’organisation du récit ; celle-ci s’inspire
entre autres de certains procédés propres au nouveau roman, mais mis au service
d’un sujet dont j’ai voulu explorer les différentes symboliques.