02 octobre 2015

Nouvelles diverses

Quelques nouvelles en ce début d'automne afin de dépoussiérer quelque peu ce blogue hagard.
La réédition du roman Au rendez-vous des courtisans glacés verra le jour très bientôt, puisque le lancement aura lieu le samedi 10 octobre 2015 à partir de 17h, au 3e étage de L'Amère à boire (2049 rue St-Denis, Montréal). Il n'y aura pas de frais d'entrée.

Plusieurs autres parutions seront lancées ce soir-là, c'est-à-dire le dernier numéro des revues Brins d'éternité et Clair Obscur, de même que le roman Alégracia de Dominic Bellavance et le recueil de nouvelles L'arracheur de rêves de Pierre-Luc Lafrance.
 Au sujet de cette réédition des Courtisans glacés, il ne s'agit pas d'une simple reproduction du livre jadis publié par La veuve noire éditrice (voilà déjà plus de dix ans). Pour les besoins de cette réédition, j'ai repris le texte en le travaillant à partir de trois versions différentes. Non seulement le roman a-t-il bénéficié d'un polissage stylistique et scénaristique, mais il sera en outre présenté dans une version complète. Entre autres coupures, un chapitre entier avait été supprimé de l'édition parue en 2004. J'en explique les détails dans l'introduction que les lecteurs pourront découvrir... pour autant qu'ils le souhaitent, bien entendu.

Signalons par ailleurs la parution récente du dernier numéro du fanzine Vidéotopsie, assurément l'un des plus beaux fanzines voués au cinéma "bis" et l'un des plus diversifiés et intéressants. Dans ce dernier numéro, on découvrira avec plaisir un dossier sur le réalisateur américain Greydon Clark (Terreur extra-terrestre et bien d'autres), une étude de la musique du méconnu Nico Fidenco, une longue entrevue avec Véronique Djaouti, qui fut le "bras droit" du réalisateur/écrivain Jean Rollin pendant de nombreuses années et beaucoup de chroniques. Une iconographie fort agréable rehausse la qualité de l'ensemble, qui mérite d'être découvert et soutenu. J'y signe un article consacré aux époux Findlay, duo de réalisateurs qui s'abreuvaient avidement à la source du bizarre, un hommage à la comédienne Soledad Miranda et un article sur un giallo (thriller criminel italien) dont le doublage français fut confié à celui que l'on surnomma bientôt parmi les cinéphiles "le doubleur fou" (pour en savoir davantage, il faut lire l'article !). On peut commander le fanzine chez l'éditeur, le très sympathique (et tellement humble !) David Didelot : Vidéotopsie 16.
 Enfin, Fangoria Musick, le label musical associé à la célèbre revue américaine Fangoria (spécialisée dans le cinéma fantastique et d'horreur) vient de faire paraître une compilation CD qui propose un échantillon représentatif de ses artistes : 
Mon groupe Carfax Asylum y présente deux morceaux tirés de l'album Red Games of the Headless Dolls paru en 2014. Si la compil' vous intéresse, on en saura davantage ici.

Les responsables du label ont aussi conçu un clip disponible sur YouTube (petit extrait de notre musique entre 3'00 et 3'30) :
En ce qui concerne les projets et parutions à venir, c'est toujours un dossier complexe. Au cours des dernières années, j’ai souvent entendu des éditeurs invoquer la prudence – mère de toutes les tiédeurs – et la justifier par un contexte socioéconomique difficile. Garantit-elle le succès ? Même si l’édition est une entreprise, la prise de risques n’en demeure pas moins souhaitable. La plupart des œuvres importantes furent subversives en leur temps; elles ont choqué, dérangé, fait réfléchir, proposé quelque chose de novateur. C’est ce que l’histoire nous enseigne, mais, lorsque vient le moment d’appliquer ces notions à notre situation, certains sont victimes d’amnésie partielle ! Trop d’éditeurs se contentent d’aligner des livres « tranquilles » qui, pour être parfois bien écrits, n’en sont pas moins oubliables, sans grande portée. Le poète Octave Crémazie le constatait jadis dans une lettre qui devint célèbre : « Ne vaut-il pas mieux faire sucer [aux] lecteurs la moelle des lions que celle des lièvres? ». La question – rhétorique – est encore d’actualité... Dire que j'en expérimente les retombées relève de l'évidence.

Pour le reste, je continuerai bien sûr à alimenter ce blogue en actualité... si actualité il y a !


Merci d'avoir pris le temps de passer par ici !

03 juin 2015

Hommage à Joël Champetier

Au cours des derniers jours, les hommages à Joël Champetier se sont multipliés sur les blogues, les réseaux sociaux et dans les fils de presse. Et pour cause : ils révèlent, si besoin était, à quel point, au-delà de l'auteur polyvalent qu'il a pu être (nouvelliste, romancier, scénariste, rédacteur en chef, critique...), Joël aura compté pour ses proches, pour ses pairs et pour plusieurs générations d'auteurs émergents qui se sont peu à peu professionnalisés entre autres grâce à lui. D'une constance exemplaire, il aura été incroyablement persévérant, si l'on songe au travail colossal que représentaient ses fonctions dans la revue Solaris, auxquelles s'ajoutaient son métier d'écrivain et les activités qui s'y rattachaient, sa vie personnelle, riche de ses nombreuses amitiés et de sa complicité avec sa compagne, Valérie, de même que son implication active dans le milieu des littératures de l'imaginaire québécois.

Chaque discussion avec Joël me permettait de mesurer son humilité et son humanité - à titre d'exemple, lorsqu'il me parlait des lettres de refus qu'il écrivait aux nombreux aspirants-auteurs qui souhaitaient publier une nouvelle dans Solaris. Joël consacrait beaucoup de temps à rédiger ces réponses personnalisées, dans lesquelles il souhaitait demeurer concret, encourageant et constructif. Un mandat exigeant, qu'il avait choisi de s'imposer là où la plupart se seraient contentés d'envoyer une lettre-type sans plus d'arrières-pensées.

Je me rappelle l'avoir reconduit chez lui, l'automne dernier, après un séjour à l'hôpital. Il était très fatigué, et des maux de coeur lui rendaient le parcours en voiture difficile. On sait à quel point la maladie peut centrer une personne sur elle-même, tant elle gruge tout et ramène souvent un invidu à ses seuls maux. Mais ce n'était pas le cas de Joël : pendant le trajet, il s'excusait parce que sa conversation n'était pas aussi soutenue qu'il l'aurait voulu ! Plus tard, il me demandait s'il m'avait répondu à propos d'une nouvelle que je lui avais envoyée voilà quelques mois. Je lui avais dit que ça pouvait attendre, que rien ne pressait ! Je m'étonnais que, dans un tel contexte, il puisse penser à mes histoires alors que tout aurait dû le faire songer avant tout à ses problèmes.

Il s'était alors excusé de ce retard. Je lui avais répété que rien ne pressait. Malgré cela, une ou deux semaines plus tard, il me donnait son verdict à propos de ce texte. En y repensant aujourd'hui, je demeure encore surpris de cette générosité, qui en dit long sur l'être humain qu'il fut. Il prenait tellement ce rôle à coeur que nous l'avions vu, Ariane et moi, lire et commenter des textes de jeunes auteurs sur son lit d'hôpital, à l'aide de son ordinateur portable. Nous lui recommandions de se reposer, et il nous répondait, non sans humour, que ce travail le divertissait !

Cette générosité, j'ai eu l'occasion de la voir se manifester sous des formes aussi nombreuses que différentes au fil des années. Lors de la fête annuelle qu'il organisait chez lui à la fin de l'été (et qui demandait beaucoup de soin et du temps), il était non seulement l'hôte, mais aussi le cuisinier désigné, toujours souriant, sachant trouver un bon mot pour chaque invité, avec simplicité, sans complications ni protocole.

Pour aider un auteur, il avait fait une direction littéraire en direct pendant l'une de ses séances de signature, ce dont j'avais été le témoin. Il avait aussi accepté de rencontrer des étudiants d'Arts et Lettres à qui j'enseignais, partageant son expérience et prolongeant l'activité devant l'intérêt que manifestait son public, modeste malgré ses accomplissements et malgré la gêne qu'il me confessait ressentir quand il devait s'adresser à un vaste auditoire - gêne impossible à détecter, d'ailleurs.
Il y aurait encore un grand nombre d'anecdotes du genre à raconter... En tant que romancier, il m'avait tenu éveillé pendant presque toute une nuit alors que, en plein décalage horaire, de surcroît, j'avais commencé à lire son étonnant thriller fantastique L'aile du papillon, l'une de ses oeuvres les plus inventives et surprenantes. J'avais naïvement cru pouvoir m'en tenir à un chapitre !

Lire ses livres et faire perdurer son imaginaire, les faire découvrir à nos proches, voilà sans doute l'un des plus beaux hommages qu'on puisse lui rendre. Hommage qui se fait avec plaisir, tant Joël était un narrateur de talent.

J'aime croire qu'il arpente maintenant son imaginaire, et qu'il garde ce sourire qui était sien, délivré des peines et des souffrances. J'aime aussi croire ce qu'affirme cette chanson célèbre :

We'll meet again,
Don't know where, don't know when,
But I know we'll meet again, some sunny day...

23 mai 2015

Réédition du roman Au rendez-vous des courtisans glacés et prévente des Six Brumes

Voila déjà plus de dix ans, la Veuve noire éditrice publiait mon thriller fantastique Au rendez-vous des courtisans glacés. J'étais certes heureux de voir paraître ce roman sur lequel j'avais beaucoup travaillé, mais l'ouvrage vit le jour dans une version abrégée. Un chapitre complet avait notamment été retiré à la demande de l'éditrice. L'ouvrage bénéficia cependant d'un bon tirage et fut adéquatement diffusé. 

En 2011, la Veuve noire éditrice cessait ses activités. Mes romans qui parurent sous sa bannière (au nombre de quatre) sont maintenant indisponibles depuis près de cinq ans (Dernier train pour Noireterre, Au rendez-vous des courtisans glacés, L'Île des cigognes fanées, La nuit soupire quand elle s'arrête). J'ai un regret particulier pour le dernier d'entre eux, livre qui fut mal diffusé à cause d'un changement de distributeur. Je me souviens d'amis qui tâchaient en vain de l'obtenir par l'entremise de leur libraire.
Entre-temps, Jonathan Reynolds, l'un des deux responsables des Éditions Les Six Brumes (et également auteur), eut l'idée de fonder une collection dont l'objectif consiste à rééditer des oeuvres devenues indisponibles : "Brumes de légende". Un recueil de nouvelles de Daniel Sernine y fut publié (Petits démons), ainsi que l'anthologie Dix ans d'éternité, soulignant, comme son titre l'indique, le dixième anniversaire de la revue Brins d'éternité.

Ces temps-ci, les médias et autres réseaux sociaux font fréquemment état de la crise que traverse le milieu du livre. Même en France, la situation n'est guère facile, ce qu'ont souvent évoqué des spécialistes du domaine au cours des dernières années, par exemple Jean-Pierre Dionnet, l'un des fondateurs de Métal hurlant, actif dans le milieu littéraire depuis plusieurs décennies. 
Parmi les dommages collatéraux, Les Six Brumes ont vu leur distributeur (Prologue) refuser de distribuer et de diffuser leurs titres à compter de juin 2015. L'éditeur se retrouve donc (pour l'instant) sans réseau de distribution. Là où certains auraient baissé les bras, les fondateurs, Jonathan Reynolds et Guillaume Houle, ont choisi de persévérer. 

L'initiative des Six Brumes mérite d'être soutenue et encouragée. Une prévente a lieu en ce moment ; elle permet de se procurer les prochaines parutions des Six Brumes :

- La réédition complète d'Au rendez-vous des courtisans glacés ;
- La réédition du recueil de nouvelles fantastiques L'Arracheur de rêves (version revue et augmentée par l'auteur, Pierre-Luc Lafrance) ;
- La réédition d'Alégracia (version revue et corrigée du roman de fantasy signé Dominic Bellavance) ;
- Le récit d'horreur Apparitions (de Chloé et Audrey Couture) ;
- Un projet de diffusion numérique de la science-fiction et du fantastique québécois : La République du Centaure (sous la direction d'Alain Ducharme).

Les lecteurs intéressés à soutenir l'initiative des Six Brumes et à se procurer l'un ou plusieurs des ouvrages en question pourront le faire en suivant ce lien.

J'aurai l'occasion de reparler de cette réédition sur ce blogue, notamment quand viendra le temps d'en dévoiler la page couverture. 

À bientôt, et merci d'avoir visité ce blogue.





29 mars 2015

Quand s'éteindra la dernière chandelle

Quelques nouvelles au sujet de mes dernières publications pour les lecteurs et lectrices qui désireraient en savoir davantage.

Mon dernier roman, Quand s'éteindra la dernière chandelle, vient tout juste de paraître chez Rivière Blanche, sous une couverture flamboyante de Mary Khaos. J'ai longtemps songé à cette histoire avant de l'écrire. Le point de départ est simple : que pourrait-il arriver à un homme qui souhaite que les ténèbres envahissent sa vie ?

Rivière Blanche est mon éditeur français favori, et ce, depuis plusieurs années. C'est donc un honneur pour moi de voir mon roman figurer au sein d'une collection de romans fantastiques qui a accueilli des écrivains comme André Ruellan, Anne Duguël, Gilles Bergal et bien d'autres. Le catalogue de Rivière Blanche regorge de surprises et de livres à découvrir. Remercions Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier de faire exister ce projet depuis plus de dix ans en leur souhaitant (et en nous souhaitant) encore de nombreuses parutions.

Aux lecteurs québécois ou canadiens qui souhaiteraient se procurer ce livre en librairie : l'éditeur n'est pas distribué au Canada. Par ailleurs, en raison de pertes postales multiples, Rivière Blanche n'envoie plus de paquets au Canada. Il est sans doute possible de prendre une entente à ce sujet en contactant directement l'équipe de RB. Pour ma part, j'aurai prochainement un certain nombre d'exemplaires (limités) à ma disposition. Les gens qui souhaitent se procurer l'ouvrage sont invités à communiquer avec moi. Un extrait du premier chapitre est disponible en téléchargement gratuit ici. Le livre contient également trois nouvelles fantastiques.

Au chapitre des autres parutions à venir, une longue nouvelle dans Solaris 194, laquelle m'a demandé pas mal de recherches (l'action se déroule pendant la préhistoire) et deux nouvelles insolites dans des revues de littérature générale. Comme celles-ci n'ont pas encore été officiellement annoncées, je me contenterai de dévoiler les titres des récits en question : "Et ton coeur noir s'arrêtera" et "Jésabelle et les ruines fossilisées".

Entretemps, les amateurs de cinéma populaire européen auront peut-être la curiosité de lire un long article que j'ai consacré à la relation professionnelle qu'entretinrent le réalisateur espagnol Jess Franco et le producteur Harry Alan Towers dans le dernier numéro (monumental : 200 pages !) de l'impressionnant fanzine français Médusa (dont le sommaire est colossal : la musique des gialli passée au crible, un portfolio du comédien Herbert Fux, un entretien avec Claudio Simonetti, claviériste de Goblin, mais aussi avec le cinéaste Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust), le comédien Jack Taylor et le réalisateur Radley Metzger... Le tout en couleurs !).

En vous souhaitant un excellent printemps 2015, je vous remercie d'avoir pris le temps de visiter mon blogue.