Chaque fin de semaine, je suis curieux de découvrir la nouvelle édition de Mauvais genres, une émission radiophonique diffusée hebdomadairement sur France Culture, mais également disponible sur Internet à l'adresse suivante : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/mauvais_genres/index.php.
De semaine en semaine, différents spécialistes, réalisateurs ou auteurs évoquent (dixit le site) "l'actualité de tous les genres les plus douteux, de toutes les disciplines les plus déviantes, histoire de permettre à l'imaginaire de pâturer tout son soûl : polar, fantastique, science-fiction, érotisme et bandes-dessinées, quatre genres qui ont un public souvent en commun."
Également disponible en podcast, l'émission a abordé, au fil des années, des sujets fort intéressants, par exemple l'Atlantide, le fantastique au féminin, érotisme et censure, le théâtre du Grand-Guignol (1), le "cinéma X en question", le "comique désolant" (comédies pas drôles... qui deviennent drôles au deuxième degré - c'est le cas d'un certain nombre de comédies québécoises des années 70), la photographie et l'occulte, etc.Seul bémol qui n'engage que moi... Pour des raisons d'étiquetage, l'émission, à cause de son nom, a tendance à maintenir le ghetto entre la culture dite "lettrée" et la culture dite "populaire" alors que la réalité est infiniment plus complexe qu'une telle scission pourrait le laisser supposer. Il est clair - et cela a d'ailleurs été souvent démontré - que des échanges incessants ont lieu entre l'esthétique "populaire" et l'esthétique "artistique". Ces métissages sont d'ailleurs ceux qui aboutissent à une culture encore plus vivante, à mon sens, témoignant à la fois de la vitalité de la pop culture et de la recherche formelle propre à la culture plus intellectuelle.
Quoi qu'il en soit, grâce à des débats engagés et intéressants, l'émission Mauvais genres permet à ses auditeurs de nourrir une réflexion attrayante semaine après semaine, tout en les tenant au courant de plusieurs faits d'actualités non négligeables !
(1) Théâtre parisien fondé à la fin du XIXe siècle, le Grand-guignol avait une spécialité singulière : on y jouait des "pièces d'épouvante", axées sur la folie, le macabre, la peur, etc. L'un des dramaturges principaux de ce théâtre était André de Lorde, dont plusieurs pièces ont été rééditées au cours des vingt dernières années. L'expression "grand-guignolesque" n'a donc rien à voir avec l'humour. Il me fait souvent sourire d'entendre certaines personnes, dans les tribunes téléphoniques des médias, se servir de cet adjectif pour décrire la situation politique... sous-entendant qu'il s'agirait d'une forme de théâtre de l'absurde encore plus caricaturale que les spectacles de guignol. On est loin du compte !
14 février 2009
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