Dans un ouvrage de référence sur les zombies au cinéma, Book
of the Dead (FAB press, 2005), on trouve cet amusant extrait d’une critique
du film Voodoo Man tirée du New York Daily : le film ne se
contente pas de montrer des zombies, « it gives the impression of
having been made by them ».
L’affirmation
en question pourrait presque qualifier ce blogue – davantage, je l’espère, à
cause de son rythme de parution qu’à propos de son style. Néanmoins,
puisque certains morts-vivants sont plus vifs que d’autres (revoyez L’avion
de l’apocalypse du cinéaste italien Umberto Lenzi pour parfaire votre
connaissance du domaine), qui sait ce que nous réservera l’avenir ?
Malgré la poussière qui recouvre ce blogue, je reçois à l’occasion, dans les commentaires d’anciens
billets ou dans les messageries de réseaux sociaux, des questions à propos de
mes projets et autres parutions récentes ou à venir. Celles-ci sont à l’origine
de cette mise à jour destinée aux lecteurs qui aimeraient en savoir davantage à ce propos.
L’année scolaire 2013-2014 a essentiellement
été consacrée à des projets d’écriture puisque j’ai pris un congé sans solde. J’ai
donc pu me consacrer à mes travaux d’écriture (littéraires ou journalistiques).
L’occasion
me fut donnée de participer au dernier numéro du fanzine français Médusa,
consacré au cinéma de genre. Ce 25e opus de la publication dirigée
par Didier Lefèvre est aussi solide qu’éclectique. Il s’agit du premier numéro
entièrement en couleurs (une version noir et blanc existe aussi). Quelques pleines pages consacrées à des visuels attrayants
permettent de prendre pleinement la mesure de ce changement, et, partout dans
ce numéro, sont mis en valeur pavés de presse, affiches, photos et autres
jaquettes d’époque.
Ce Médusa garde les
qualités des précédents numéros : humour, érudition (dans un long article sur Clive
Barker, entre autres, mais aussi dans diverses chroniques qui mettent à profit
la spécialisation des rédacteurs), passion, verve et affection pour le « cinéma
bis » sous toutes ses formes. Parmi les nouveaux rédacteurs, j’ai remarqué
la plume de Claude Gaillard. Il a décidément du panache et un style personnel.
Notons un bon article sur un cinéaste américain sympathique et relativement
discret : John Landis, un entretien avec Eugenio Martin, un tour d’horizon
des démarquages plus ou moins subtils du dernier film de Bruce Lee, Game
of Death, quelques pépites de la série B grecque (dépaysant !), etc.
Médusa 25 contient une
entrevue que j’ai réalisée avec Jean Rollin en 2007. J’y signe en outre diverses
chroniques, notamment celle d’un ouvrage de Jacques Zimmer et de bandes comme
l’improbable La Guerre du pétrole et plusieurs Jess Franco. À propos de
ce réalisateur, le prochain numéro de Médusa (en préparation à l’heure actuelle)
contiendra un long article (près de 50 000 signes !) que j’ai consacré aux
longs-métrages de Franco produits par Harry Alan Towers. Ce dossier ambitieux
m’a demandé beaucoup de travail. De même, pour ce numéro 26, j’ai longuement
réfléchi à la pratique de la « chronique cinématographique ». Ces
derniers temps, je me suis souvent fait la réflexion que trop d'articles
« critiques », au sujet de la littérature ou à propos d’autres formes
d’expression artistique, suivent une formule très conventionnelle et se résument à une recette souvent
dévitalisée, exsangue et, il faut le dire, ennuyeuse ! J’ai gardé cette optique à l'esprit dans le contexte de mes chroniques destinées à Médusa 26 afin d’en faire des écrits…
littéraires. Si le numéro 25 vous intéresse, je vous encourage à visiter la "petite boutique de Médusa".
Comme
certains lecteurs de ce blogue le savent sans doute, 2014 a vu paraître un
ouvrage de référence dirigé par David Didelot : Gore. Dissection d’une
collection. Il s’agit d’un regard nostalgique et très documenté sur la
défunte collection de romans d’horreur publiée aux éditions Fleuve Noir entre
1985 et 1990. L’éditeur, Artus Films, se spécialise dans l’édition, sur DVD, de
films cultes (souvent européens : westerns, films d’épouvante gothique,
etc.). Cette première incursion littéraire est tout à fait probante, comme
l’ont d’ailleurs signalé plusieurs médias, entre autres la revue Métaluna.
Sur près de 400 pages, David et ses chroniqueurs (dont Ariane et moi-même)
présentent et commentent chaque volume de cette mythique collection. L’ouvrage
contient une multitude d’entrevues avec plusieurs auteurs qui
participèrent à cette aventure éditoriale surprenante, mais aussi un grand
nombre d’articles et de documents des plus intéressants : reproduction de
matériel promotionnel ou de lettres, présentation de collections
« rivales » et de celles qui préfigurèrent « Gore » ou en
prirent la succession (avec de bons mots pour nos amis de La Maison des viscères). Le ton y est enthousiaste et la quantité d’informations, impressionnante.
Impossible de ne pas sentir tout le travail, le soin et le perfectionnisme qu’y
a mis David. Au-delà du propos spécifique du livre, on obtient par la bande un
instantané de la littérature « populaire » des décennies 80-90, et on
constate avec chagrin la détérioration du « marché du livre » depuis
une dizaine d’années. Certains auteurs ont l’honnêteté de donner des chiffres
de tirage et de ventes, par exemple, ce qui permet de se situer concrètement.
Un supplément non
négligeable : l’article de David sur les projets destinés à la collection qui
n’ont jamais vu le jour ou qui trouvèrent preneur ailleurs, parfois beaucoup
plus tard. Ce « point de fuite littéraire » permet, en quelque
sorte, d’ajouter des numéros imaginaires à la collection et de la prolonger.
Poursuivant ma collaboration avec
David, dont l’énergie est communicative, je serai au sommaire du prochain
numéro de son zine Vidéotopsie, qui contient toutes les qualités de son
livre sur « Gore ».
Enfin, pour
clore la section « journalisme », j’ai écrit un article qui paraîtra
dans un ouvrage de référence québécois sur un sujet qui ne devrait pas laisser indifférent.
J’ignore s’il m’est possible de rendre cette information publique pour le
moment ; je laisse donc durer le suspense…
Du côté des fictions
Le blogue permet aux lecteurs d’être tenus au courant de mon actualité littéraire (voir, à droite, la section « Publications » maintenue à jour). Si ladite actualité peut donner l’impression que j’ai passé une année marquée par un farniente béat qu’entrecoupa de temps à autre la rédaction de nouvelles, il n’en est rien, dans les faits (Ariane pourrait en témoigner !).
J’ai
travaillé sur plusieurs romans (tous terminés, sauf un, en cours, un projet
ambitieux de roman « psychologico-fantastique » ; à mon grand regret, je n’aurai sans doute pas le temps
de le finir avant la rentrée scolaire d’août 2014 – l’un des nombreux aléas
d’une « profession littéraire » exercée en marge d’un autre métier).
Ces romans inédits relèvent du fantastique occulte, du « thriller
expérimental », de la littérature générale, etc.
À l’heure actuelle, rien
n’est signé, d’où l’absence d’annonces à ce sujet. J’ai déjà fait part, sur ce
même blogue, des difficultés que j’éprouve depuis quelque temps à placer mes
derniers projets longs. Depuis 1997 (date de parution de mon premier livre), j’ai constaté
des changements dans le milieu de l'édition, notamment cette habitude
qu’ont prise plusieurs éditeurs (pas tous, heureusement, mais un nombre
significatif quand même) de ne pas accuser réception des manuscrits… et de
ne pas répondre à ces soumissions. L’auteur se trouve donc confronté à une
incertitude des plus décevantes... et des plus démoralisantes, il faut le reconnaître. Rien de très valorisant,
dirons-nous, à susciter un tel silence.
Les manuscrits reçus sont forcément nombreux, mais une lettre-type, envoyée par courriel, réglerait la situation à peu de frais et rapidement. Sans accusé de réception, comment savoir si le manuscrit a bien été reçu ? Sans verdict, comment savoir s'il est encore en lecture ? On m'objectera que les éditeurs en question ne cherchent peut-être pas de manuscrits. En ce cas, il suffirait de le préciser sur leur site web, ce qui ne laisserait plus de place au doute. Quand on mesure le lot de travail, voire de souffrances, qu'il y a derrière un livre, cette attitude a quelque chose de glaçant, provenant qui plus est de l'un des principaux intervenants du monde littéraire : l'éditeur.
Les manuscrits reçus sont forcément nombreux, mais une lettre-type, envoyée par courriel, réglerait la situation à peu de frais et rapidement. Sans accusé de réception, comment savoir si le manuscrit a bien été reçu ? Sans verdict, comment savoir s'il est encore en lecture ? On m'objectera que les éditeurs en question ne cherchent peut-être pas de manuscrits. En ce cas, il suffirait de le préciser sur leur site web, ce qui ne laisserait plus de place au doute. Quand on mesure le lot de travail, voire de souffrances, qu'il y a derrière un livre, cette attitude a quelque chose de glaçant, provenant qui plus est de l'un des principaux intervenants du monde littéraire : l'éditeur.
Lorsque des réponses sont transmises,
elles ont souvent en commun des phrases telles que : "Les conditions du marché nous obligent à prendre des décisions douloureuses", "L'état actuel de notre calendrier de production occasionnerait des délais de publication qui ne pourraient que nuire à votre démarche. Nous ne doutons pas que votre projet trouvera ailleurs preneur" ou « Nous en sommes venus à la conclusion que ces
deux œuvres à l’inspiration « fortement » poussée et à l’écriture habilement
maitrisée ne répondaient pas à la présente politique éditoriale de [X]."
On comprendra aisément qu'il devient
parfois difficile de persévérer dans un tel contexte.
Certes, je compte terminer le livre en cours. Ensuite… on verra.
Certes, je compte terminer le livre en cours. Ensuite… on verra.
D'ici là... Deux romans (incluant une
réédition) « devraient » voir le jour l’an prochain. Le cas échéant,
j’en dévoilerai les détails ici dès que j'en saurai davantage.
Des textes brefs paraîtront dans
divers périodiques, notamment dans des numéros spéciaux des revues Solaris
et XYZ. J'invite aussi les lecteurs qui aiment les récits historiques à se procurer l'anthologie Dimension Antiquité, parue chez Rivière Blanche. On y trouve non seulement une nouvelle à laquelle j'ai consacré beaucoup de temps, "L'insula des louves ardentes", mais aussi des récits inédits d'Ariane Gélinas, Jean-Louis Trudel, Jean-Pierre Andrevon et plusieurs autres.
Je termine ce message en
remerciant tous ceux (et celles) qui m’ont envoyé des mots d’encouragement et
Ariane, si compréhensive et positive. À une époque où les ventes d’ouvrages
littéraires ne cessent de baisser (soyons francs), ce genre de soutien
constitue (pour moi, à tout le moins) un incitatif... nécessaire. Sinon, à quoi
bon continuer ?
Profitez bien de l’été !