15 août 2007

Suis-je un snob du cinéma ?


Je lis en ce moment LE DICTIONNAIRE SNOB DU CINÉMA, publié par SCALI - étonnant éditeur français sur le cas duquel il me faudra revenir un jour.

L'ouvrage, à mi-chemin entre la curiosité, le livre de référence underground, l'érudition, l'humour et le journalisme, prétend mettre au jour le vocabulaire secret des "filmologues", pour qui la posture suprême est le "savoir exclusif ; le plaisir [que le filmologue] retire des films ne provient pas seulement de l'expérience physique de leur vision, mais aussi de la certitude d'en savoir plus que vous à leur sujet et de la mise à l'écart soigneuse des masses de ringards, [par exemple] les fans de Julia Roberts" (page 17).

Jusque là, je souris, mais la page suivante m'étonne :

"L'archétype du snob cinéphile est familier de quiconque a déjà poussé les portes d'un vidéo-club indépendant et a été confronté a un employé désagréable, à l'air hostile, à la patience limitée, et qui se tient prêt à vous réprimander [...]. Cet employé dispose sans doute sur un présentoir sa sélection personnelle : SCANNERS de David Cronenberg, l'intégrale Steve Zahn, le film de prison de femmes italien L'ÎLE AUX FILLES PERDUES et, bien entendu, THE HUMAN TORNADO, le second film de la [...] série DOLEMITE des années 1970, dans lequel on retrouve l'acteur comique de blaxploitation Rudy Ray Moore".

1) J'ai déjà travaillé (pendant dix ans !) dans un vidéo-club indépendant... Toutefois, bien que mes goûts différaient effectivement d'une grande partie de la clientèle (très familiale et conservatrice), je ne me suis jamais montré arrogant... Bien j'aie déjà ressenti l'envie de réprimander certains clients !

2) À part Steve Zahn (que je ne connais pas), la sélection personnelle du commis en question me paraît assez sympa ! Trois films sur quatre, ça fait quand même pas mal.

Alors, cinéphile snob ou pas ?

Plus loin, on trouve ce constat troublant (pour moi, en tout cas) :

"Le filmologue peut [...] savoir un bon nombre de choses sur [Fellini, Bergman et Kurosawa] [...], mais il préfère les dédaigner, jugeant que ce ne sont rien de plus que de simples références pour bourgeois en mal de reconnaissance culturelle. Regarder un film de Bergman ? Non, trop service public, trop cinéma-de-papa-maman, trop caviar-champagne. Le filmologue se targue de [...] préfér[er], par exemple, le mélo ringard [...] sorti de Bollywood, l'industrie indienne du cinéma basée à Bombay, au plus subtil [Satyajit] Ray, né à Calcutta, et, de même, les westerns spaghetti des deux Sergio, Leone et Corbucci, à n'importe quel film de Fellini".

Je réfléchirai à ça, entre deux films d'épouvante espagnole, une comédie troupière allemande, une série B française et un film de lutteurs mexicain.

3 commentaires:

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Patrick a dit...

Eh ben, on va tous se sentir viser ici ! hahah !

Damn. Et c'est quoi cette censure de notre pauvre Mario ?!

Frédérick a dit...

Oh, ce n'était pas de la censure (on s'en doute !) !

Je crois que j'avais envoyé le lien à une attachée de presse, l'élément en question a donc pu être enlevé pour avoir une page blanche au moment de la lecture du blogue.