17 août 2007

SABBAT NOIR

"Quelque part dans ce monde et pourtant hors de lui..." (Mario Mercier)

Vous connaissez le groupe BLACK SABBATH ? Ce groupe de hard rock au sein duquel le tristement légendaire OZZY OSBOURNE fit ses débuts. OZZY OSBOURNE qui, d'ailleurs, avait une belle gueule de jeune premier, au départ, aussi improbable que ça puisse paraître. À la célèbre citation "des ans l'irréparable outrage", on pourrait ajouter différentes drogues dures, dans son cas. Mais on s'égare, comme toujours. On s'égare sur les voies de garage tentaculaires.En ce vendredi soir morose, gothique, pluvieux, qui charrie le spleen à grands renforts d'eau sale crachée par le ciel, mes pensées dérivent vers des images occultes - Kardec et ses tables tournantes, Huysmans et LÀ-BAS, Anton La Vey, Alceister Crowley, que sais-je ? Sans doute à cause de l'effet impressionniste que la température provoque toujours sur moi. S'il pleut, je me sens en plein gothisme, ayant envie de mourir de langueur dans un château en ruines... S'il fait soleil, je pars pour la plage. Entre deux, on meurt de langueur sur une plage en ruines, terrassé par le soleil.
Aujourd'hui, il pleut. Laissons tomber la musique, pour une fois : le corbillard passe et l'emporte avec lui. Un grand orgue joue une marche funèbre. De circonstance, la pochette du premier album de BLACK SABBATH m'a toujours fasciné... Cette photographie bizarre semble être la clé qui ouvre sur un autre monde. La voici, cette clé :
Peut-être qu'elle ne vous fait rien. Pour ma part, je pourrais m'immerger dans cette image pendant des heures.

Quel est cet endroit ? On a l'impression que toutes les hantises s'y sont donné rendez-vous, que d'étranges messes crépusculaires s'y célèbrent, en l'honneur d'on ne sait trop qui, d'on ne sait trop quoi. Il y a là quelque chose... mais je ne saurais dire quoi.

Qui est cette femme floue ? Une sorcière ? Un fantôme ? Autre chose ?

Mystère, atmosphère languide d'automne, eau stagnante... j'aurais envie d'y aller... mais pas trop longtemps, de peur de rester prisonnier à jamais de cette toile d'araignée vénéneuse.

Les membres du groupe Black Sabbath affirment ne rien savoir à propos de cette photo : ni du modèle (?), ni de l'emplacement photographié. C'est le "label" qui a décidé de l'illustration. Alors quoi ? Conspiration ? Oeuvre du diable ?

Ce qu'il y a de beau, dans le mystère, c'est qu'il n'a pas de réponse. Il ouvre la porte à l'imagination et nous force à créer, à remplir le vide. On peut y tomber, y basculer, ne pas en revenir. Le mystère porte toujours le vertige en lui. Ce vertige a l'attrait de toutes les tempêtes.

5 commentaires:

benjamAnt a dit...

Superbe texte, Fred.

Et il est vrai que cette pochette est freakante à souhait. Je n'ai jamais été un grand fan de Sabbath, mais je leur lève mon chapeau bien haut pour le vent de folie satanique qu'ils ont instauré dans les années 70.

Imagine les fans de Pink Floyd et autres Mama's and the Papa's, un soir, après deux caps d'acide bien entamés;

***
-Hey man, je viens d'acheter ça, ça l'air fucké.

-Woah, check la pochette man...

-Mannnn, on ferme les lumières, on allume des chandelles pis on se tape toute l'album.

-Woah, ça va être intense...
***

S'ils avaient su à quel point, les pauvres.

Le choc, total et brutal. C'est ça, Black Sabbath.

Frédérick a dit...

Merci !

Moi non plus, je ne suis pas un grand fan du groupe. J'aime bien les trois premiers albums, toutefois.

Fait moins connu, en cette fin d'années 60/début 70, il y avait un intérêt certain pour l'occultisme dans le domaine du rock, avec des albums comme Lucifer/Black Mass de Mort Garson et l'album SACRIFICE du groupe anglais Black Widow, notamment...

Quant aux gentils hippies qui s'achetèrent l'album, on peut supposer qu'ils furent fort impressionnés, en effet...

Michel Châteauneuf a dit...

Salut Fred,

Comme tu le sais, je suis un grand fan de Sabbath... Pour moi aussi, cette pochette du premier album a depuis longtemps suscité, et suscite encore, un je-ne-sais-pas-trop-quoi, une forme de langage étrange, encore incompris jusqu'à maintenant... Par contre, une image de mon enfance, placardée au coeur de ma mémoire, une image venant d'une des balades familiales en auto du dimanche à travers ma Gaspésie natale, me fait penser que peut-être le décor vient de ce coin... Je me souviens vaguement d'un endroit identique... sans la femme-fantôme par contre...

Tranche de vie!

A+

Pierre

Frédérick a dit...

Il serait assez intéressant que tu aies foulé ces lieux sans le savoir. Qui sait ?

Une affiche de cette photographie serait quelque chose, en tout cas, pour s'immerger encore plus dans son ambiance.

Black Sabbath a dit...

Les Chroniques du Sabbat Noir est le site francophone dédié à Black Sabbath :

http://www.black-sabbath.fr