En 1992, plein d’enthousiasme, je participais à la création d’une revue à l’existence éphémère, Le Rêveur fantastique, publication dont l’objet d’intérêt principal était la littérature et le cinéma fantastiques. Après deux numéros, le projet se dilua pour les raisons habituelles : inexpérience, équipe de bénévoles trop peu nombreuse pour s’occuper des différentes tâches à effectuer, lesquelles étaient par ailleurs fort mal réparties, distribution à faire nous-mêmes, obligations personnelles et professionnelles, etc. Rien de nouveau dans le domaine du fanzinat québécois, qui a connu beaucoup de parutions du genre depuis les années 1970. Le plus dommage était sans doute que le numéro 2 était entièrement prêt à être imprimé (il devait entre autres contenir une nouvelle de Claude Bolduc). Il n’a jamais vu le jour pour des raisons financières.Dès l’été 1993, je m’étais impliqué au sein d’imagine…, revue de science-fiction québécoise fondée en 1979. J’étais arrivé à temps pour le numéro 65, dans le cadre duquel j’avais interviewé Jean-Pierre April. Tout cela me semble maintenant près et lointain à la fois, le temps se contractant ou prenant de l’expansion selon la perspective adoptée, selon les jours qui passent et bien d’autres facteurs encore. imagine… était condamnée à disparaître en 1998, après une réorientation visant une plus grande ouverture envers les autres genres littéraires. Ce choix suivait la personnalité de plusieurs des membres du comité de rédaction, dont la sensibilité personnelle se portait plus vers le fantastique (ou la littérature dite générale) que vers la SF. Trois numéros de cette « nouvelle formule » virent le jour : 78, 79 et 80/81. Nous avions des projets intéressants pour la suite des choses, entre autres un long entretien avec le comédien-scénariste-réalisateur Michel Lemoine (ce dossier est supposé paraître dans un fanzine français voué au cinéma de genre). J’ai ensuite reporté mes activités « journalistiques » vers une émission de radio, Le voyage insolite, que j’anime encore hebdomadairement sur les ondes du 89, 1 FM. Au début des années 2000, je me souviens avoir été très étonné de voir surgir une publication aussi inusitée que prometteuse, Pandémonium, dont le sous-titre se lisait ainsi : « Le fanzine des arts déviants ». Au sommaire, on retrouvait des nouvelles, des entrevues (entre autres avec des artistes en arts visuels), des articles sur divers sujets reliés à la culture du fantastique. Le ton de ce périodique (qui compta 4 numéros) était à la fois élégant et provocateur (les pages couvertures, par exemple, ne laissaient pas indifférent). L’une des créatrices de cette publication portait le nom énigmatique d’Hérélys Deslandes, et je découvris avec étonnement qu’elle habitait à Trois-Rivières. Il était alors impossible pour moi de deviner que cette jeune femme talentueuse deviendrait ma compagne plusieurs années plus tard…Il faut une grande dose de passion, de patience et de travail pour faire vivre de telles initiatives et les faire durer. imagine…, par exemple, employait surtout des bénévoles, et je me souviens avoir vu ceux-ci (l’un d’entre eux, en particulier) effectuer des heures supplémentaires à peine raisonnables. Qu’on considère donc cette entrée d’avril 2010 comme un hommage à ceux et à celles qui se dévouent encore pour créer ou maintenir de tels lieux d’expression artistique et littéraire, valorisant des esthétiques différentes qui viennent faire contrepoids à des lieux de diffusion souvent trop timides et conservateurs…
04 avril 2010
Souvenirs d'un rêveur fantastique
En 1992, plein d’enthousiasme, je participais à la création d’une revue à l’existence éphémère, Le Rêveur fantastique, publication dont l’objet d’intérêt principal était la littérature et le cinéma fantastiques. Après deux numéros, le projet se dilua pour les raisons habituelles : inexpérience, équipe de bénévoles trop peu nombreuse pour s’occuper des différentes tâches à effectuer, lesquelles étaient par ailleurs fort mal réparties, distribution à faire nous-mêmes, obligations personnelles et professionnelles, etc. Rien de nouveau dans le domaine du fanzinat québécois, qui a connu beaucoup de parutions du genre depuis les années 1970. Le plus dommage était sans doute que le numéro 2 était entièrement prêt à être imprimé (il devait entre autres contenir une nouvelle de Claude Bolduc). Il n’a jamais vu le jour pour des raisons financières.Dès l’été 1993, je m’étais impliqué au sein d’imagine…, revue de science-fiction québécoise fondée en 1979. J’étais arrivé à temps pour le numéro 65, dans le cadre duquel j’avais interviewé Jean-Pierre April. Tout cela me semble maintenant près et lointain à la fois, le temps se contractant ou prenant de l’expansion selon la perspective adoptée, selon les jours qui passent et bien d’autres facteurs encore. imagine… était condamnée à disparaître en 1998, après une réorientation visant une plus grande ouverture envers les autres genres littéraires. Ce choix suivait la personnalité de plusieurs des membres du comité de rédaction, dont la sensibilité personnelle se portait plus vers le fantastique (ou la littérature dite générale) que vers la SF. Trois numéros de cette « nouvelle formule » virent le jour : 78, 79 et 80/81. Nous avions des projets intéressants pour la suite des choses, entre autres un long entretien avec le comédien-scénariste-réalisateur Michel Lemoine (ce dossier est supposé paraître dans un fanzine français voué au cinéma de genre). J’ai ensuite reporté mes activités « journalistiques » vers une émission de radio, Le voyage insolite, que j’anime encore hebdomadairement sur les ondes du 89, 1 FM. Au début des années 2000, je me souviens avoir été très étonné de voir surgir une publication aussi inusitée que prometteuse, Pandémonium, dont le sous-titre se lisait ainsi : « Le fanzine des arts déviants ». Au sommaire, on retrouvait des nouvelles, des entrevues (entre autres avec des artistes en arts visuels), des articles sur divers sujets reliés à la culture du fantastique. Le ton de ce périodique (qui compta 4 numéros) était à la fois élégant et provocateur (les pages couvertures, par exemple, ne laissaient pas indifférent). L’une des créatrices de cette publication portait le nom énigmatique d’Hérélys Deslandes, et je découvris avec étonnement qu’elle habitait à Trois-Rivières. Il était alors impossible pour moi de deviner que cette jeune femme talentueuse deviendrait ma compagne plusieurs années plus tard…Il faut une grande dose de passion, de patience et de travail pour faire vivre de telles initiatives et les faire durer. imagine…, par exemple, employait surtout des bénévoles, et je me souviens avoir vu ceux-ci (l’un d’entre eux, en particulier) effectuer des heures supplémentaires à peine raisonnables. Qu’on considère donc cette entrée d’avril 2010 comme un hommage à ceux et à celles qui se dévouent encore pour créer ou maintenir de tels lieux d’expression artistique et littéraire, valorisant des esthétiques différentes qui viennent faire contrepoids à des lieux de diffusion souvent trop timides et conservateurs…
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11 commentaires:
Je pense même que j'ai toujours le numéro 1 du Rêveur fantastique!
imagine… était, esthétiquement, la plus chic des deux revues (rappelons que Solaris avait à l'époque le format magazine).
Je me souviens d'ailleurs assez bien de «l'élargissement des cadres» des derniers numéros. J'étais sûr que je venais de me faire une niche!
Ce qui est particulier, c'est que SOLARIS a par la suite adopté le format d'IMAGINE..., avec dos carré, qui assure une meilleure préservation à long terme. Cela dit, j'aimais bien le format magazine de SOLARIS, qui aidait à différencier les deux publications.
Dommage, en effet, qu'IMAGINE... se soit interrompue aussi rapidement...
Pour ce qui est de Pandémonium, j'ai trouvé le courage de descendre dans ma cave, cet endroit maudit, et comme j'en suis revenu, je peux dorénavant vous l'affirmer: je possède les quatre numéros de Pandémonium. Un fanzine qui, dès le premier numéro, avait sa personnalité propre et ne ressemblait pas aux autres, en partie à cause de l'espace accordé aux arts visuels.
Et pour l'anecdote, on peut dire que Pandémonium m'a sauvé de l'anéantissement en 2004. N'eût été de ma participation au numéro 3, je n'aurais rien publié cette année-là.
Je crois me souvenir que Guy Sirois m'avait montré le premier numéro du Rêveur fantastique, que j'ai peut-être même lu (et chroniqué???). Par contre, il faudrait que je fouille dans mes collections pour savoir si j'en ai un exemplaire. Pas sûr.
J'ai vu passer Pandémonium à sa sortie, mais je crois que je me suis contenté de noter les coordonnées de l'équipe de rédaction afin d'essayer de leur signaler l'existence de Boréal. Était-ce suite à ceci qu'Ariane a assisté à son premier Boréal? Je ne sais plus...
Je ne me souviens plus exactement ce qui m'avait donné envie d'assister à mon premier Boréal, en 2004 si je me souviens bien, mais il est fort possible que cette mention ait contribué à mon intérêt pour le congrès ! Que de souvenirs reliés à Pandémonium, fanzine à la trop brève existence, mais qui m'avait quand même permis de faire mes premières armes...
Merci, Jean-Louis et Ariane, pour vos commentaires.
Je me souviens qu'il y avait eu un article sur le "Rêveur fantastique" 1 dans SOLARIS. Il me reste un exemplaire unique du numéro zéro (exemplaire "démo" avec quelques erreurs) et quelques copies du numéro un.
Comme je l'ai dit, je trouvais le concept de Pandémonium assez fascinant. Le cadre éditorial de cette publication était unique.
À la suite d'un flash, je suis allé consulter l'index de Solaris pour voir si j'avais fait une recension de Pandémonium, puisque j'en ai écrit quelques-unes à une certaine époque. Surprise, ce n'était pas moi qui en ai parlé mais Pierre-Luc. Je me suis trompé, mais pas trop: j'ai vu que j'avais parlé, quelques années plus tôt, du Rêveur fantastique.
Ariane, est-ce que c'est à ton premier Boréal qu'on avait piqué une jasette en groupe dans le garage du Day's Inn?
Oui, c'était bien à mon premier Boréal que nous étions restés un moment à discuter en groupe dans le parking. Je me souviens aussi de la critique de Pierre-Luc que tu mentionnes. Que de souvenirs !
Bande de chanceux !
J'aurais bien voulu y être, moi, de cette réunion secrète !
Sinon, oui, je me souviens aussi de l'article de Claude dans SOLARIS !
Je crois que la réunion s'est brusquement déclenchée au moment où je transférais dans ma voiture quelques bonnes trappistes belges importées par Serena.
Pour revenir à l'index de Solaris, j'ai signé des critiques de certains fanzines dont je ne garde aucun, mais absolument aucun souvenir, même pas le nom!
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