
Les négociations à propos de La nuit soupire quand elle s'arrête se poursuivent.
Je termine en ce moment la lecture d'un roman d'André Héléna, Le Bon Dieu s'en fout, un roman noir existentialiste plus engagé que ses précédents (qui l'étaient quand même : Le Festival des macchabées et Les Salauds ont la vie dure font, d'une certaine manière, l'apologie de la liberté et de l'anarchie qui s'ensuit). C'est le livre de la déveine, de la pluie, du cafard... avec un humanisme très présent qui transparaît à chaque page, malgré le ton blasé du narrateur qui, de temps en temps, s'estompe pour laisser place à une lucidité et à une fragilité d'être blessé par la solitude, l'incompréhension et un destin difficile. Héléna décrit souvent des personnages en proie à des situations difficiles, mais, dans ce dernier livre, il atteint un sommet dans le domaine : on a vraiment l'impression de sentir une sorte de piège se refermer...
En parallèle, je lis la biographie "officielle" du groupe Siouxsie & the Banshees. Ce livre fait revivre un autre nihilisme, celui de l'Angleterre de la fin des années 70. Ce sont les jeunes de cette génération qui ont payé, en quelque sorte, pour l'insouciance hippie des 60s. Le bilan n'est pas beau : désespoir, révolte, impression d'être pris... Malgré cela, le "personnage" de Siouxsie est assez intéressant, avec, notamment, son intérêt pour l'oeuvre de Chas Addams ou pour Emma Peel. Bien des choses s'expliquent alors tout simplement... Au point où j'en suis (1977), il n'est pas encore question de "gothique", mais cela viendra inévitablement.

Il aurait voulu d'une vie sentimentale plus stable, mais le destin en voulut autrement. Cela se soldait par blessure sur blessure... et, tout à coup, par des chansons. Les premières (fin des années 60) étaient un peu approximatives, comme des pratiques, puis, tout à coup, elles prirent de l'ampleur, une force mélancolique peu commune et très différente de ce que Brian Wilson écrivait. Dennis travaillait beaucoup au piano, par exemple. L'un des résultats concrets fut l'album Pacific Ocean Blue, vraiment majestueux, paru à la fin des années 70, et réédité "à la sauvette" au début des années 90 (épuisé depuis longtemps, il va sans dire).
Comme il fumait pas mal, sa voix s'est fêlée, éraillée, jusqu'à devenir presque un râle dans ses dernières années. Dennis Wilson est mort noyé en 1983...
2 commentaires:
Décidément, tu es un sacré photographe! J'adore les photos avec Pan. Entre deux couches et deux tétée, ça fait du bien de rire. Proserpe a bien aimé aussi...
Heureux de voir que tu postes plus souvent et que tes écrits avancent. J'ai honte mais je n'ai pas encore pris le temps d'aller dans une librairie qui ait tes livres à la vente, mais je le ferai! Je n'ai pas encore lu ce Héléna qui est l'un des meilleurs semble-t-il... J'avais oublié que 10/18 avait réédité qqes Héléna, du temps où ils prenaient encore des risques... Pourquoi j'ai l'impression de parler comme un vieux con avant même d'avoir atteint la trentaine... Tant que j'y suis je ne sais pas si tu as eu des nouvelles de C.Bier mais je crois bel et bien que son F.Evrard sur Héléna est introuvable à jamais... d'ailleurs je l'ai vue en vente à....100 EUROS sur un stand de bouquiniste, d'ailleurs Bier était là ce jour-là mais je n'ai pas osé l'emmerder... Sur ce, à plus l'artiste!
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