Il y a quelque temps, nous avons quitté Trois-Rivières pour une brève expédition dans une région qui nous était jusqu'alors peu familière : Le Haut-Richelieu. Nous avions quatre buts : 1) trouver Venise à Venise-en-Québec ; 2) traverser des villages aux noms alléchants, mais véridiques (voir la carte plus bas), comme Saint-Paul-de-l'île aux noix, l'Abri-de-vent-de-Nord, Saint-Valentin, le Village-de-la-Belle-Élodie et le Pit-à-Grenon ; 3) nous perdre dans un labyrinthe de maïs géant et 4) payer notre tribut au dieu du kitsch en arpentant le marché aux puces de Carignan. Preuves visuelles dans ce billet.
Patriotes du 21e siècle, nous commençons par descendre le Richelieu (repose en paix !) sur la rive Est.
Presque parvenus à la frontière du Vermont, nous arrivons à Venise-en-Québec, petite ville sympathique de quelques milliers d'habitants (sur la photo ci-bas, "le Terrasse Beach Club", à l'abandon... à moins que...). Les temps semblent durs à Venise, les algues bleues étant plus nombreuses que les habitants ! Les plantes vertes, sans doute baptisées ainsi par un daltonien, sont partout, cherchant à s’agripper aux pieds des voyageurs insouciants... Un pas de plus...
L'ensemble avait, avouons-le, un charme post-apocalyptique ! Mais quittons les plantes mutantes et continuons de chercher Venise et ses vertes lagunes.
Peut-être dans cette zone interdite ?
Ou disséminées dans cet horizon lointain ?
Ou dans les feuilles de cet arbre déprimé ?
Conclusion : difficile de capturer la Sérénissime. Essayons plutôt de sillonner nos villages aux noms étonnants. Qui nous révèlent des paysages agricoles... et des paysages agricoles...
De vieilles fermes à l'air vilain défient les voyageurs...
Et de sympathiques affiches... en apparence inoffensives.
(vous aurez deviné, sauf bond spatiotemporel, que cette photo n'est pas de nous)
Prochaine étape : se perdre dans le labyrinthe de maïs géant Artic Gardens, une lubie d'Ariane, au prénom prédestiné.
Incapables de nous perdre (la prédestination, encore ?), nous apprenons néanmoins que des gens mettent des heures à sortir de l'endroit ! Certains finissent même par y habiter de manière définitive (ex.: un clown bizarre croisé en chemin).
Heureusement, Frédérick est plus fiable que Thésée ! Confiants, nous photographions des épis, activité périlleuse entre toutes, et nous fouillons dans les herbes piquantes. Résultat : le nord ne nous échappe toujours pas. Nous gardons tout de même un agréable souvenir des méandres du labyrinthe.
Pour aboutir à notre dernier objectif, en l'honneur du kitsch, le (très) grand marché aux Puces de Carignan.
Et tout ça, à moins de trois heures de Trois-Rivières !
Jamais plus nous ne verrons le maïs de la même manière
ni n'entendrons le nom de Venise sans songer aux algues carnassières
ni n'entendrons le nom de Venise sans songer aux algues carnassières