23 mai 2008

Ferme ta gueule !

Ça y est, je l'ai commencé, ce deuxième livre écrit pour Coups de tête. Le titre : Ferme ta gueule ! En rupture totale avec la plupart de mes titres précédents. Un autre roman-cri, à la façon de Je hurle à la lune comme un chien sauvage, avec une narration rageuse et carrée... Un autre livre nocturne arrosé de pluie, façon hommage au roman noir des années 50, mais mis à jour, en adéquation avec notre époque, comme l'était Je hurle...L'été s'annonce. Après avoir terminé mes corrections du Cégep, j'ai le temps de lire. Ça arrive peu, pendant la session. Surtout la dernière, où j'ai eu vraiment beaucoup de corrections et de préparations à faire. J'ai donc entamé la lecture de La Main froide de Serge Brussolo. On retrouve la patte typique de l'auteur. On dira ce qu'on voudra pour ou contre Brussolo, c'est vraiment un monde, ce bonhomme. Il a un style reconnaissable entre tous, une ambiance et un univers très particuliers. Même dans ses romans réalistes (comme celui-ci), on a l'impression d'être complètement absorbé dans un univers spécifique, en marge du réel. La force de sa documentation est toujours étonnante, tout est parfaitement intégré et maîtrisé. J'en suis au quart.

Hier, j'ai visionné Malatesta's Carnival of Blood, une série B américaine fort étrange. Je ne peux pas dire que j'ai aimé ça - ça m'ennuyait vraiment, par moments -, mais c'est décidément un film plutôt curieux, un mélange d'avant-garde, de film d'art et d'essai et de série B d'horreur. Après un départ linéaire, ça devient rapidement assez déconstruit et déstructuré. On a droit, en prime, au nain Hervé Villechaize qui déclame des énigmes rimées, le tout avec un accent français à couper au couteau. Bizarre... J'ai eu l'occasion de voir Villechaize dans des contextes assez étonnants par le passé. Je retiens surtout le premier Olivier Stone, Seizure (alias Tango Macabre), tourné au Québec dans un décor très typique, une sorte de thriller onirique dans lequel des vacanciers sont forcés à jouer à des jeux baroques et étranges, aux ordres d'un trio de choc : Mon album du moment : Mosquitos, de Stan Ridgway. Ex-chanteur de Wall of Voodoo. Les chansons sont autant de petites vignettes délicieuses, de véritables nouvelles dotées d'une écriture mordante. On baigne parfois en plein roman noir (Peg & Pete & Me), parfois, c'est plus social... On retrouve aussi quelques chansons sur les exclus du système, tel ce morceau qui conclut l'album, évoquant l'existence quotidienne d'un tenancier de bar qui abreuve d'alcool ce monde assoiffé. La production est très "années 80" (l'album parut en 1989), mais ça ne me dérange pas. Ce sont, je crois, de grandes chansons, et Ridgway demeure une figure-culte fort originale.

À titre d'exemple, l'étonnante Can't Complain :


- How you doin' bert?

-Well, not so good Charlie. My back's gone out and I cut my finger kinda gnarly. The job's the same and so's the boss. He's still a big ass and my wallet got lost. My wife's sick in bed, she says she'll never get well and all these kids today have gone to hell and all that government paperwork caught up with me, had to hire a beancounter for an outrageous fee. And I don't know if the chicken or the egg is to blame, but all things considered, I guess I can't complain..."

-Cheer up, Charlies said, "things could be worse."

-Well, yeah, I know, but did I tell you that my landlord's a cop, my neighbor's insane, but all things considered, I guess I can't compalin...

Out on the water
Where the sailing men all go
The water's high while all the fish swim low[

- You know what Bert, Charlie said, "you got the wrong attitude. Sometimes life's a big game and the paths you can choose. Things may go wrong, but ya gotta stand tall."

- Well I know, Bert said, "but well...that ain't all. My hair's fallingout, the roof leaks when it rains, but all things considered, I guess I can't complain...

- You know what Bert," Charlie said, "you're a real loser, so I'll see younext week if you live 'til then."

And as Bert walked out on the sidewalk, ten floors up, two men lost control of a hoist at just the right time, and a big Steinway grand flattened Bert like a dime. And as a crowd gathered 'round and asked, what was his name? and could it be the chicken or the egg to blame...

Well, the only thing heard was that all things considered, he really couldn't complain. So if you're a loser in life and your gun's out of ammo, just remember this story about Bert and the piano. 'Cause if you can't string the bow and you're clean out of resin, someone may have planned for you a music lesson. So keep your eyes to the sky, it could be a brand name, and remember all things considered, you really can't complain....

2 commentaires:

M a dit...

Super titre!

M

Frédérick a dit...

Merci, cher M., pour ce commentaire.

Les titres sont quelque chose de primordial pour moi !