22 mars 2008

S'accrocher

S'accrocher. S'accrocher pour ne pas tomber. Car on sait qu'en-dessous, il y a un gouffre. Qui attend son heure. Mais on sait qu'elle n'est pas encore venue. Malgré les indices qui, parfois, laisseraient sous-entendre le contraire. S'accrocher jour après jour. À tout le reste. À l'amitié. À de belles illusions. À la musique. À la littérature, mais pas n'importe laquelle, celle qui décape, celle qui incendie, celle qui est folle, celle qui est une sorte de train-fantôme dont l'intensité est baroque, celle qu'on pourrait résumer par le mot feu. Remember Breton : "La beauté sera convulsive ou ne sera pas". Je m'en rappellerai jour après jour. In My Hour of Darkness, comme le chantait Gram Parsons, celui-là même dont on dispersa les cendres dans le désert. Il y a ceux qui partent et les autres, les survivants.

Avoir envie de partir à bord d'un véhicule pour une destination dont on ne reviendra jamais. Se voir disparaître à l'horizon alors que le générique défile. Hold tight. Again and again...

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Très bien comme photo. Avec ma face à moi, c'est impossible de faire d'aussi bonnes photos. C'est pas juste!

Joël Champetier

Frédérick a dit...

Cher Joël, j'ignorais que tu lisais encore ce blogue. Euh... Permets-moi de rougir...

Eh bien... Merci du compliment !

J'ai justement conseillé ton livre à une fan de Guy Gavriel Gay récemment, en lui disant que c'était "criminel" de sa part ne pas t'avoir encore lu. Merci, d'ailleurs, d'écrire des livres qui permettent de mieux vivre, de rêver...

Sinon, la photo a été prise par... moi-même dans ma cuisine !

Maphto a dit...

Plutôt sombre comme billet. On dirait que tu es un peu dépressif ou mélancolique et que la littérature est une sorte de bouée de sauvetage.

Frédérick a dit...

Well... Je ne voulais déprimer personne avec ce message. En même temps, je suppose que la rédaction d'un blogue suppose un minimum d'authenticité... Donc, voilà...

Mais, oui, j'imagine que la littérature, le cinéma et la musique sont autant de bouées de sauvetage. Reste à déterminer de quel sauvetage on parle !

Maphto a dit...

Je parle du naufrage dans la société, dans le système, dans le monde de la laideur qui nous entoure.

J'avoue que le beau permet de calmer les angoisses, les pulsions d'autodestruction ou le spleen. Sans la beauté des lettres et des sons, l'esprit mélancolique peut sombrer dans la noirceur de sa mélancolie. Par contre, tout cela peut devenir une drogue à long terme, mais que faire d'autre lorsque l'on ne peut vivre sans cette divine beauté...

Enfin, mon esprit semble s'obscurcir ce soir. Quelle heure est-il au fait ? Il est minuit quatre-sept. Comme disait Baudelaire : « Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; Enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise." »

Amicalement,
Maphto

Frédérick a dit...

Merci de ta réponse. Simplement, je suis si d'accord avec ce que tu écris que je ne vois rien à y ajouter...!

Anonyme a dit...

se rappeler Beckett également :

« Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »

Steve Laflamme a dit...

Bonjour Frédérick,

J'ignore si tu te souviens de moi : tu as collaboré au numéro de la revue « Québec français » que j'ai dirigé sur le fantastique, paru à l'automne 2005.

J'aimerais bien que tu m'écrives à steve.laflamme@cegep-ste-foy.qc.ca, s'il te plaît. J'aurais un projet à te proposer.

Merci... et très intéressant, ce blogue !

Steve