01 septembre 2008

Quelques nouvelles... et un dernier dossier Fantasia (FantAsia 2008)

Eh voilà, je suis redevenu professeur au Cégep de Trois-Rivières, ce qui équivaut à un temps de plus en plus restreint à mettre sur ce blogue... Mais j'y serai au moins une fois par mois... L'été a filé vite, très vite... Comme le chantait Jim Morrison : "Summer's Almost Gone". Mais il y en aura d'autres, bien sûr.

Une petite rubrique en vrac, donc. Confirmation : mes deux romans paraîtront en septembre ou octobre (Comme un goût d'aurore sur une idée fixe et La Nuit soupire quand elle s'arrête).

L'éditeur Triptyque a retenu pour publication mon dernier recueil de poésie, Sombre d'ailleurs, un livre sur lequel je travaille depuis 2004. Une belle collaboration en perspective pour cet ouvrage qui devrait paraître en 2009.

Mon petit mot sur Fantasia 2008 sera plus court que les articles précédents, afin de ne pas abuser des bonnes choses. L'expérience de juré fut agréable, et les films qui remportèrent le prix (animation + live action) le méritaient amplement, notamment un court-métrage canadien basé sur la musique de Johnny Hollow, fort évocateur...La semaine passée à Fantasia (du 5 au 11 juillet) fut électrique, un peu épuisante aussi. J'en suis revenu vanné, peut-être à cause du contraste saisissant entre la canicule qui régnait alors sur Montréal et les salles très climatisées. J'ai eu l'occasion de voir pas mal de films, d'une qualité inégale. Je ne blâmerai pas les programmateurs et l'équipe de Fantasia pour qui j'ai beaucoup d'estime, et qui doivent par ailleurs tenir compte de l'état actuel de la production filmique.

En vrac, et en bref :

- [REC], film espagnol précédé d'une excellente réputation dans la presse spécialisée. On le présentait comme très effrayant. C'est une belle réussite, dans un style en vogue depuis Blair Witch : le faux-reportage en direct. On suit une journaliste et une équipe de pompiers qui répondent à un appel d'urgence dans un immeuble. Ce qu'ils y découvriront est assez étonnant. Climat d'hystérie, action non-stop, de vraies montagnes russes pour fans de sensations fortes. La finale est particulièrement réussie, car elle nous conduit vers des voies insoupçonnées. [REC] est essentiellement un "divertissement", mais très bien fait.- Who's That Knocking on My Door (Corée). Je ne retiens pas grand-chose de ce film, sinon un souvenir déjà très vague. Le sujet, c'est l'humiliation que peuvent ressentir certains jeunes... Bah... Ça avait un certain potentiel, mais vraiment, je n'ai pas grand-chose à dire sur ce film un peu mou et ennuyeux.- Timecrimes (Los Cronocrimenes), film espagnol. J'adore le cinéma espagnol, mais ce film n'est pas marquant. Un concept déjà vu : les voyages dans le temps et les paradoxes temporels, le tout traité de façon légère, comme une comédie. C'est regardable, relativement divertissant, mais somme toute assez superficiel. L'équivalent espagnol d'un film d'été américain - on annoncerait un remake hollywoodien que je ne serais pas surpris. On peut préférer, comme ce chat, un vieux Fu Manchu réalisé par Jess Franco : - Before the Fall (3 Dias). Film espagnol, encore. L'identité culturelle espagnole, l'humour féroce, l'inventivité qu'on retrouve souvent dans ces productions n'était pas au rendez-vous. On parle ici des derniers jours qu'un groupe de personnes vit avant une catastrophe naturelle : un météorite va s'écraser sur la Terre, causant des ravages... Curieux film dont le sujet avait, encore une fois, un potentiel véritable... Résultat discutable, épars, pas très intéressant. Pour s'en remettre, quoi de mieux qu'un tour dans l'un des pubs irlandais qu'on trouve dans le coin ? - Mother of Tears (Dario Argento). Argento, si vous ne le connaissez pas, est une référence en matière de thriller à l'italienne. On l'a parfois surnommé le Hitchcock italien. Si les deux hommes ont un style somme toute différent, l'image nous permet de saisir un peu le contexte. Dans les années 70, Argento a signé plusieurs films d'une grande qualité formelle, notamment PROFONDO ROSSO et SUSPIRIA, deux véritables chefs-d'oeuvres baroques. Les années 80 ont aussi vu leur lot de films intéressants. Puis, depuis les années 90, Argento s'est mis à péricliter de façon de plus en plus alarmante, réalisant des films aseptisés, maladroits, peu convaincants... Quelques soubresauts de temps en temps, mais la tendance était vraiment au déclin. Mother of Tears, c'est un peu le clou dans son cercueil de cinéaste. Un film approximatif, décousu... La salle croulait de rire. À vrai dire, la quasi-totalité du film est ratée. On a beau tenter de le prendre par tous les côtés (montage, interprétation, musique, scénario, etc.), le bilan est le même : très mauvais... Mon avis :- Let the Right One In (Suédois). Un film de "vampires" assez original et minimaliste, tourné dans des décors enneigés, avec une lenteur poétique. J'avoue que la perspective d'aller voir un "film de vampires" ne m'emballait pas - le sujet me paraît archi-usé. Je suis sorti de la salle en reconnaissant de belles qualités à cette production toute en douceur, subtile...

- Sparrow (Film chinois du réalisateur Johnnie To, très estimé des cinéphiles). Un bel exercice de mise en scène, fluide et élégante. Par contre, le contenu est très superficiel. On en sort en ayant vu de belles images, mais ce n'est rien de transcendant.- Wide Awake (Film coréen). Sujet solide, basé sur une réalité perturbante : pendant certaines opérations chirurgicales, l'anesthésie ne fonctionne pas auprès de rares patients. Ils subissent alors un véritable traumatisme, puisque rien ne permet aux médecins de détecter que le patient est conscient de l'opération ! Sujet très, très noir, donc, pour un traitement plus grand-guignolesque qu'autre chose, avec retournements de situation et scénario inutilement compliqué.- Mad Detective, toujours de Johnnie To, plus engageant, cette fois, avec un personnage original, celui d'un inspecteur (à la retraite) plus ou moins fou, dont les réactions sont imprévisibles. L'homme, par exemple, semble vivre dans le déni : son épouse l'a quitté, mais il refuse de l'admettre et agit encore comme si elle était avec lui. En fait, il la voit véritablement en train de lui parler. Ce n'est pas là l'élément central du scénario, mais c'est celui qui m'est apparu le plus riche en possibilités dramatiques, justement parce qu'il nous montre que, d'une certaine façon, on vit dans l'univers mental qu'on choisit de se créer. Alors, en fin de compte, s'agit-il de déni ou notre Mad Detective voit-il réellement son épouse ?- Epitaph (Corée). Il s'agit d'une sorte de film à sketches, esthétiquement magnifique. Le rythme est lent, le propos et le traitement n'ont rien de forcément engageant, mais, ne serait-ce que pour son esthétique et son travail sur l'image, le résultat est agréable.-The Objective (USA). Réalisé par Daniel Myrick (Blair Witch). Autant j'avais aimé Blair Witch - et même sa suite -, autant cet Objective m'a paru long et sans intérêt. Impression partagée par les amis qui étaient avec moi. On dirait le scénario d'un mauvais épisode de X-Files, mais sans Mulder et Scully. Mouais...- Home Movie (USA). Étonnant ! Encore un film qui emploie la technique "faux document". Cette fois, il s'agit d'enregistrements faits au caméscope par un père qui immortalise certaines scènes de la vie quotidienne de sa famille... plutôt perturbée. Résultat décapant, mais original et imprévisible. Une sorte de cauchemar, feutré par moments... Un miroir déformant dans lequel on peut se regarder avec une fascination trouble.

En mettant de côté les courts-métrages, mes deux favoris, cette année, sont donc [REC] et Home Movie.

Merci de m'avoir lu, et à bientôt.