15 décembre 2007

À L'INTENTION DES OMBRES : développements

Voici la page couverture du recueil de nouvelles à paraître cet hiver.

Le résumé que vous trouverez en 4e de couverture va comme suit :

"Dans ce recueil de nouvelles noires et insolites, vous rencontrerez des personnages en proie aux ombres. Fantasmées, réelles, provoquées, imprévues, amicales ou inquiétantes, elles n’en sont pas moins cachées quelque part, prêtes à surgir.

Toutes les causes sont bonnes pour les libérer : quitter son emploi en insultant son patron, visiter la maison où l’on a passé son enfance, présenter sa nouvelle compagne à un cercle d’amis dont les intérêts n’ont rien de rassurant, aller déboucher un évier chez une ancienne flamme, vouloir faire le ménage de sa remise, relever un défi bizarre en échange d’une somme appréciable…

On fait un pas, puis deux, et soudain, le manteau de la nuit nous recouvre… Alors, en désespoir de cause, on peut faire une dernière prière, une prière à l’intention des ombres…"

04 décembre 2007

REEFER MADNESS

Après vous avoir parlé d'un film anti-drogue des années 30, MARIHUANA, j'ai décidé de persévérer dans cette voie enfumée en vous offrant aujourd'hui de découvrir un classique du genre, j'ai nommé REEFER MADNESS de Louis J. Garnier (1936). Suivons donc la chute mélodramatique d'un jeune homme de bonne famille, épris d'une étudiante modèle. Le frère de celle-ci succombe hélas aux invitations du bellâtre Ralph, qui fréquente un vendeur de drogue. Après divers intermèdes charmants (exacerbations érotiques, conduite dangereuse, etc.), il faut faire place à la tragédie... Comme dans la vie. À bien y penser, REEFER MADNESS est un constat lucide sur l'existence humaine et ses aléas !

1936 n'est guère une année qu'on associe au psychédélisme... Décalage, décalage !

Encore une fois, la leçon morale de REEFER MADNESS n'est qu'un prétexte pour cinéaste en mal d'exploitation : la prétendue mission "éducative" permettait de montrer à l'écran des images de dépravation, de meurtre et de folie. Sombrons donc avec les protagonistes au sein de déviances inavouables, et puisque la drogue sert de bouc-émissaire, rejetons toute responsabilité.Berné par l'argument type ("il faut faire peur au public en lui montrant des images fortes qui lui fera fuir la drogue et ses ravages"), le comité de censure américain fermera les yeux.

L'autre aspect, c'est celui des Roadshows : tel un cirque, une petite troupe circule de ville en ville, s'arrangeant avec les propriétaires de salles pour des projections improvisées pendant lesquelles ils vendent des livres d'information au contenu plus ou moins rigoureux, etc.Reefer Madness prône la thèse risible d'après laquelle la marijuana, en plus de créer une très forte dépendance, conduit au meurtre, à la démence, et à des actes d'une violence grave. On ne regardera donc pas ce film dans le but d'obtenir une information sérieuse et valable sur le sujet, mais plus comme un témoignage historique signalant hélas la désinformation tolérée (voire valorisée) par les autorités américaines de l'époque, dans le but de parvenir à inculquer une certaine idéologie auprès de la population.Dans le même style, MARIHUANA est certainement plus amusant, mais REEFER MADNESS demeure un classique psychotronique qui se laisse regarder avec un certain sourire, vu ses outrances : il faut voir, à titre d'exemple, ce pianiste déchaîné qui joue d'un air halluciné après avoir trop fumé…! Le public a dû être traumatisé - tant d'années de leçons de piano pour en arriver là !